(Agence Ecofin) - Total a finalisé l’emprunt de 15 milliards $ destiné à son exploitation de gaz au Mozambique. Plusieurs institutions de financement du développement sont les créanciers de cette opération de levée de fonds qui est un record pour un projet en Afrique subsaharienne.
Le groupe énergétique français Total a finalisé la mobilisation par emprunt de 15 milliards $ pour la mise en exploitation au Mozambique d'un gisement de gaz sur lequel il est opérateur. La levée de fonds sur laquelle a travaillé le groupe financier français Société Générale comme conseil, est un record de ressources mobilisées via la dette, pour le financement d'un projet en Afrique subsaharienne.
Au-delà de son montant record, c'est surtout le fait que ce financement ait été sécurisé dans un contexte d'incertitude causé par la Covid-19 et une baisse des prix des hydrocarbures qui marque le plus les analystes. La banque américaine d'import-export (Exim Bank) aurait contribué à hauteur de 5 milliards $ sur ce prêt. L'autre institution majeure pourvoyeuse du financement est la Japan Bank for International Cooperation qui a apporté 3 milliards $.
La Banque africaine de développement (BAD) devrait contribuer à hauteur de 400 millions $ et des banques commerciales sont aussi citées dans la mobilisation des ressources supplémentaires pour le projet dont le coût est estimé à 20 milliards $. Les conditions imposées par les créanciers ne sont pas connues du grand public.
Il n'est pas exclu que les taux d'intérêt sur les crédits accordés soient élevés. Le Mozambique fait en effet face à une insurrection armée qui accroît le niveau de risque perçu par les investisseurs.
Idriss Linge
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