(Agence Ecofin) - Madagascar est l’un des pays les plus touchés par le dérèglement climatique, notamment dans la région du Grand Sud. D’après l’ONU, le pays pourrait devenir le premier à souffrir de famine liée au changement climatique.
Baomiavotse Vahinala Raharinirina (photo), ministre malgache de l’Environnement et du Développement durable, a déclaré en marge du congrès mondial de l'UICN que la crise climatique que traverse Madagascar, notamment dans la région du Grand Sud, est due à une « injustice climatique ».
Selon elle, la région connaît depuis des décennies un phénomène de famine chronique qui s’est accentué ces dernières années en raison de la dégradation de la situation climatique mondiale. A cela, s’ajoutent une pluviométrie en déclin chaque année, le vent chaud venu du Sahara et chargé de sol latéritique qui couvre tout sur son passage entraînant une vulnérabilité supplémentaire. Tout cela pousse les familles à quitter la région, d’où une migration climatique qui menace la biodiversité de l’île.
« Ce qui se passe dans le sud, c’est vraiment cette injustice climatique que subissent des pays comme Madagascar, où finalement les foyers de consommation qui sont parfois à 10 000 km ne connaissent pas parfois ce qui se passe en termes de conséquences de leur mode de consommation, de leur mode de production et surtout de leur mode de vie », a déclaré Mme Raharinirina.
Une alerte a donc été lancée lors du congrès pour la solidarité climatique. La ministre a ajouté que Madagascar est dans la solidarité climatique vis-à-vis des gros pollueurs depuis janvier 2020 et invite les autres pays à faire de même. Elle souhaite attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation dans le sud non pas pour porter des accusations contre les Etats, mais plutôt pour qu’une solution soit trouvée pour aider Madagascar et le peuple du sud à s’adapter à ces phénomènes qui deviennent de plus en plus intenses.
En juin dernier, le président de la République avait organisé un colloque régional pour l’émergence du Grand Sud. A l’issue de ce colloque, un plan d’émergence du Grand Sud a été défini. Il porte notamment sur des volets comme bien-être social et développement humain, infrastructures de base, sécurité alimentaire, émergence agricole et résilience communautaire, paix et sécurité.
Le plan envisage entre autres, la mise en place de pipelines pour régler le problème de l’approvisionnement en eau potable pour la consommation et l’irrigation des plantations agricoles, l’amélioration des infrastructures agricoles, l’élevage, réhabilitation de routes et de pistes rurales.
Isaac K. Kassouwi (Stagiaire)
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