(Agence Ecofin) - En avril dernier, le Ghana a de nouveau intensifié la lutte contre les mineurs illégaux, en lançant l’armée à leurs trousses. Cependant sans alternative crédible, l’efficacité de ces mesures sur la fin du phénomène « Galamsey » reste relative.
Au Ghana, la président Nana Akufo-Addo a procédé le 25 octobre dernier à Tarkwa, dans la région de l’Ouest, au lancement du Programme national d’emplois et de moyens de subsistance alternatifs (NAELP). Il s’agit d’une initiative de réinsertion des mineurs illégaux d’or, victimes de la répression lancée par le gouvernement.
Le NAELP sera décliné, apprend-on, en six modules dont l’un, consacré à la remise en l’état des terres et au reboisement, permettra de réhabiliter les zones affectées par l’exploitation minière artisanale illégale, afin de les rendre propices à d’autres activités comme l’agriculture ou l’élevage. Des projets communautaires d’exploitation minière à petite échelle sont également prévus, de même que des projets dans l’agriculture, l’agroindustrie, la formation professionnelle et l’entrepreneuriat.
« Ce programme vise avant tout à remédier aux difficultés inévitables et involontaires que nos efforts pour assainir le secteur de l’exploitation minière à petite échelle, ont créés […]. L’objectif est de fournir de bonnes options de subsistance économique à l’exploitation minière illégale et aux activités associées, afin de permettre à ceux qui ont été touchés de travailler et de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille », a déclaré le chef de l’Etat.
Au total, le programme devrait créer 220 000 emplois directs et indirects et renforcera le cadre légal dans lequel les mineurs qui le souhaitent pourront évoluer. Une enveloppe budgétaire est prévue dans la loi de finances 2022, afin de soutenir le NAELP.
Launch of National Alternative Employment Livelihood Programme. #NAELP pic.twitter.com/OGuhUNBE6I
— Ghana Beyond Aid ✍? (@NPPMediaHub) October 26, 2021
Alors que le gouvernement cherche depuis des années à mieux contrôler l’exploitation artisanale de l’or, connue dans le pays sous le nom de « Galamsey » et représentant le tiers de la production nationale, la multiplication de ce type de programmes pourrait être le moyen d’y parvenir. Sans solution alternative à la hauteur, les mineurs illégaux auront en effet toujours tendance à retourner à leurs activités, malgré les campagnes de répression.
Emiliano Tossou
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