Burkina Faso : le gouvernement met en place des centres de traitement d’or au profit des mineurs artisanaux

(Agence Ecofin) - L’exploitation minière artisanale constitue une menace pour l’environnement au Burkina Faso, en raison des méthodes de traitement d’or utilisées par les orpailleurs. Pour changer la donne et mieux encadrer cette activité, le gouvernement a décidé de doter les coopératives d’équipements modernes.

Le Burkina Faso dispose de son premier centre de traitement mutualisé de minerai d’or. Le ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba a présidé le 18 mars la cérémonie d’inauguration de l’installation qui sera exploitée par environ 2000 artisans miniers.

Premier d’une dizaine de centres que le gouvernement prévoit d’installer à travers le pays, le centre de traitement est situé dans la commune de Méguet. Il est doté d’un concasseur, d’un broyeur, d’un concentrateur et d’une table à secousse permettant de séparer l’or des résidus. Confiée à la coopérative « NONG-TAABA », ce centre est placé sous la supervision du ministère des Mines et la production d’or qui en sortira sera vendue à la Société nationale des substances précieuses (SONASP).

Exploitation semi-mécanisée de l’or : la société coopérative « NONG-TAABA » des artisans miniers de Méguet dispose désormais d'un centre de traitement mutualisé

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— SIG Burkina Faso (@sigbf) March 18, 2024

Il faut souligner qu’avec la mise en place de ces centres, le gouvernement entend poursuivre ses efforts de formalisation et d’assainissement du secteur de l’exploitation artisanale et à petite échelle (ASM) de l’or au Burkina Faso. Outre les recettes perdues du fait de la contrebande de l’or, les méthodes de traitements utilisées dans l’ASM ne respectent en effet pas les normes environnementales et participent à la pollution des terres et des cours d’eau.

« C’est donc le lieu pour moi de lancer un appel à l’endroit de toutes les organisations d’artisans miniers, premiers bénéficiaires de cet outil, à l’utiliser prioritairement pour le traitement de leur minerai et à nous accompagner dans le processus de formalisation et d’organisation des sites [d’orpaillage, Ndlr] », a déclaré le ministre Yacouba Zabré Gouba.

Notons par ailleurs que la construction de centres de traitement mutualisé de minerai d’or s’inscrit dans la stratégie de transformation locale actuellement mise en œuvre dans plusieurs secteurs de l’économie nationale au Burkina Faso et particulièrement dans les Mines. En 2023, le gouvernement a ainsi lancé la construction de la première raffinerie d’or du pays, d’une capacité annuelle de 150 tonnes, avec une mise en service prévue d’ici fin 2024. En janvier 2024, le pays s’est aussi doté de sa première usine de traitement de résidus miniers.

Pour rappel, le Burkina Faso est l’un des principaux producteurs africains d’or. L’exploitation du métal jaune contribue à faire des Mines un pilier de l’économie, avec une contribution de 14 % au PIB et de 80 % aux exportations.

Emiliano Tossou

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