(Agence Ecofin) - Le vendredi 3 septembre, dans un communiqué, l’ONG Journaliste en danger avait lancé un appel d’urgence au gouvernement congolais sur la dégradation de la situation sécuritaire des journalistes en RDC. Le problème est encore plus palpable dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
En RDC, la question de la sécurité des journalistes préoccupe les autorités. Mardi 7 septembre, une séance de travail a réuni Patrick Muyaya (photo), le ministre de la Communication et des Médias, le général-major Léon Richard Kasonga, porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), et Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de l’ONG Journaliste en danger (JED), autour de la sécurisation des professionnels des médias pendant la période de l’état de siège dans le Nord-Kivu et l’Ituri.
A l’issue de cette séance de travail, les participants ont étudié la mise en place d’un mécanisme national de protection des professionnels des médias afin d’assurer leur sécurité. « Nous avons tenu une séance de travail sur demande du ministre de la Communication. Nous avons parlé de la situation de la liberté de presse », a déclaré M. Tshivuadi. Il a ajouté que JED continue « à recevoir presque chaque jour des alertes des journalistes qui reçoivent des menaces, qui sont obligés de se cacher parce que bien souvent, ils sont menacés parfois par des personnes identifiables ».
Le mécanisme de protection sera constitué d’une « plateforme d'échange d'informations, entre les organisations professionnelles et des points focaux qui peuvent se retrouver au niveau des services concernés, sur les questions de sécurité des journalistes pour échanger des informations ». Cela permettra non seulement de prévenir les cas d’atteinte à l’intégrité et de protéger les journalistes, mais aussi de lutter contre l’impunité des coupables.
Depuis le 6 mai, date de l’instauration de l’état de siège, au moins trois journalistes ont été assassinés dans les provinces suscitées. Au nombre de ces cas, celui de Barthelemy Kubanabandu Changamuka, un jeune animateur de la RTNC/Rutshuru, égorgé dans le Nord-Kivu alors qu’il revenait de la radio.
En RDC, la question de la sécurité des médias a toujours été d’actualité au cours de ces dernières années, notamment à cause de la situation sécuritaire du pays. Pas moins de 16 journalistes y ont été tués au cours des 20 dernières années. C’est sans surprise qu’il se classe à la 149e place du classement mondial de la liberté de presse de Reporters sans frontières (RSF).
Isaac K. Kassouwi (Stagiaire)
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