(Agence Ecofin) - Des investisseurs internationaux ont manifesté leur mécontentement à l'endroit du Mozambique, après avoir découvert que le pays leur avait caché des informations alors qu'il renégociait avec eux, la maturité et le rendement du reste à payer de 700 millions $ sur l'emprunt international effectué sous sa garantie, par le Société d’État en charge des pêches.
L'information aurait pu rester discrète, si Standard & Poor's ne s'en était pas mêlé. L'agence américaine de notation a dégradé la note du Mozambique de très spéculatif (C) à défaut avec difficultés de remboursement (D), après que son offre, jugée par certains très alléchante, de restructuration de l'eurobond d'EMATUM, n'ait été accepté que par 86,4% des investisseurs.
Le pays producteur de gaz a donc révélé qu'il avait obtenu une autre facilité de 800 millions $ auprès d'autres créanciers. Techniquement, lorsqu'on recourt à un emprunt ou à la restructuration d'un précédent emprunt, il est d’usage d'informer les investisseurs sollicités de ce sur quoi ils s’engagent afin de leur permettre de décider en toute connaissance. Le fait est d’autant plus plus gênant pour ces investisseurs, que certains parmi eux semblaient déjà être au courant de la situation.
Des experts estiment cependant que cela ne devrait pas choquer car les investisseurs de l'eurobond EMATUM ont reçu une offre très intéressante. Pour ceux qui ont accepté, ils recevront de nouvelles obligations assorties d'un taux de 10,5% pour une maturité finale à 2023, pour remplacer les précédentes obligations qui avaient un taux de 6,25% pour une maturité (initiale) s'achevant en 2020. Et formellement, aucune règle n'impose à un Etat qui sollicite le marché international de la dette de donner une liste complète de tous ses engagements obligataires courant ou précédents.
Idriss Linge
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