Le Zimbabwe veut enregistrer tous ses mineurs artisanaux et à petite échelle dans une base de données

(Agence Ecofin) - Les exportations illégales, un des principaux débouchés de la production d’or du Zimbabwe, font perdre environ 1,2 milliard $ par an à Harare. En formalisant l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, les autorités entendent donc combler ces brèches et accroitre les revenus miniers.

Le gouvernement zimbabwéen fait un nouveau pas vers la formalisation du secteur minier artisanal. Les autorités ont en effet l’intention d’enregistrer tous les artisans miniers du pays dans une base de données actuellement en cours d’élaboration par la Reserve Bank of Zimbabwe (RBZ).

« Nous voulons procéder à l’enregistrement pour des raisons de traçabilité et pour savoir qui vous êtes et d’où vous venez », a expliqué le Dr John Mangudya, gouverneur de la Banque centrale, devant une commission de l’Assemblée nationale, le 5 juillet.

Selon les détails relayés par le média local The Herald, le nouvel outil contiendra les données biométriques de chaque mineur et un numéro d’identification personnel leur sera octroyé. Les mineurs artisanaux et à petite échelle, entre 500 000 et 1,5 million selon les estimations, recevront ensuite une formation sur l’exploitation minière responsable et sur les meilleures pratiques en termes de réhabilitation des sites miniers.

Alors que l’exploitation aurifère est le principal sinon l’unique secteur d’activité de ses artisans, la création de cette base de données peut être considérée comme un moyen pour l’Etat d’atteindre plus vite ses objectifs en ce qui concerne l’augmentation des revenus miniers. Dans son plan visant à les quadrupler d’ici 2023, Harare compte en effet récupérer 4 milliards $ grâce à l’or, sur les 12 milliards $ attendus.

Si cette base de données peut aider à contrôler davantage les mineurs et à lutter ainsi contre les exportations illégales d’or, pratique faisant perdre annuellement 1,2 milliard $ à l’Etat, il faut souligner qu’elle ne suffira pas à endiguer totalement le phénomène. Pour y arriver, le gouvernement doit s’arranger pour que l’unité de la RBZ chargée d’acheter l’or auprès des mineurs fasse correctement son travail en payant ces derniers à temps et surtout au bon prix.

Emiliano Tossou

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