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La société canadienne ReconAfrica, accusée d’infraction aux lois de la Namibie sur le pétrole

  • Date de création: 03 octobre 2023 11:34

(Agence Ecofin) - ReconAfrica a obtenu un permis pour réaliser des activités de prospection pétrogazière en Namibie, notamment dans le bassin de Kavango.

La société pétrogazière canadienne ReconAfrica a violé les lois namibiennes sur le pétrole. C’est ce que montrent les résultats de récentes investigations menées par le Parlement du pays et publiées samedi 30 septembre.

L’enquête parlementaire a été ouverte à la suite d’une pétition adressée aux autorités par un groupe de militants écologistes qui réclament l’expulsion de ReconAfrica du bassin de Kavango où elle réalise des travaux d’exploration. Des activités qu’ils jugent nocives pour cette région sauvage du nord-est du pays.

Selon des détails livrés par Vincent Marenga, membre de la commission parlementaire namibienne sur les ressources naturelles, l’enquête a révélé que ReconAfrica n’avait pas officiellement obtenu les autorisations requises avant de lancer ses travaux de prospection pétrolière dans la zone.

« C’est notre argument. Nous ne disons pas que ReconAfrica est un ange qui a fait tout ce qu’il fallait. Ils ont violé [les lois, Ndlr], mais c’était pour obtenir des permis. Ils ont fait des forages sans permis », a déclaré le parlementaire. Ceci en précisant que des sanctions seraient « certainement » prises contre la société pour ce manquement.

« Des sanctions » qui d’après Vincent Marenga, excluent l’expulsion de la compagnie comme le réclament les militants. Notamment parce que les préoccupations soulevées par les pétitionnaires ne seraient pas suffisamment sérieuses pour justifier l’expulsion de ReconAfrica du bassin de Kavango.

L’activiste Nadia April, l’une des pétitionnaires, s’est exprimée sur le maintien de la compagnie dans le pays. Une décision décevante selon elle parce que les travaux d’exploration ont été lancés sans que les populations indigènes aient été consultées sur la question. Ce qui, pour elle, est une violation des textes internationaux, notamment la déclaration des Nations unies sur les droits des populations autochtones.

Au-delà des risques environnementaux qu’elle fait peser contre ceux-ci, la présence de ReconAfrica en Namibie est contestée notamment parce que la société aurait « une mauvaise réputation », tout en subissant des procès aux États-Unis et au Canada pour avoir fourni « des informations erronées » à ses investisseurs.

Contactée plusieurs fois pour s’expliquer sur ces allégations, ReconAfrica n’a pas encore souhaité s’exprimer. En juillet, la compagnie a été autorisée à forer 12 puits dans le bassin de Kavango.

Abdel-Latif Boureima

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