(Agence Ecofin) - Le président par intérim d’Air Zimbabwe, Abdulman Harid, a annoncé, le 1er septembre devant le Parlement, que la compagnie aérienne publique traîne une dette de 302 millions de dollars et enregistre des pertes depuis plus de dix années consécutives.
«Nous perdons tout le temps de l'argent», a-t-il déclaré lors d'une audition devant une commission parlementaire. «La raison, c'est que nous assurons des liaisons courtes pour le moment, mais aussi le coût du carburant et la flotte que nous utilisons», a-t-il ajouté, précisant que la perte pour 2013 s'était élevée à 44,77 millions de dollars.
Le PDG par intérim de la compagnie, Edmund Makona, a quant à lui, révélé lors de la même audition que certains avions sont cloués au sol depuis 2012 faute de pouvoir en financer la nécessaire inspection de maintenance.
«Air Zimbabwe travaille avec une flotte âgée, fiable mais âgée», a affirmé également M. Makona. «Boeing indique par exemple qu'un Boeing 767 ou 737 a une durée de vie commerciale de vingt ans. La flotte d'Air Zimbabwe est au-delà», a-t-il fait savoir.
Air Zimbabwe a progressivement réduit son rayon d'action ces dernières années, n'assurant plus que des lignes intérieures et régionales, de peur que certains créanciers ne saisissent ses avions. En 2011, elle a ainsi suspendu ses vols à destination de l'Afrique du Sud où elle avait accumulé une dette de 500 000 dollars auprès de la société BidAir assurant la livraison des bagages aux passagers. Le transporteur devrait aussi payer 2,1 millions de dollars à titre de cotisations à l'Association internationale du transport aérien (IATA) de laquelle il a été suspendue.
La flotte d’Air Zimbabwe comprend deux Boeing 767-200, trois Boeing 737-200, trois MA60 de fabrication chinoise ainsi que deux Airbus en leasing.
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