(Agence Ecofin) - Le National Union of Mineworkers (NUM), syndicat sud-africain de mineurs, a appelé vendredi à un audit d’infrastructures de toutes les mines du pays, afin de prévenir les accidents souterrains. Cela fait suite à un incident survenu cette semaine à la mine d’or de Béatrix, gérée par Sibanye-Stillwater, où près de 1 000 travailleurs ont été piégés sous terre.
L’incident, plus de peur que de mal…
Vendredi, l’on apprend que tous les 952 travailleurs, piégés au niveau 24 sous terre à Béatrix depuis mercredi soir, ont été sauvés. Faisant partie d’un groupe de 1 400 personnes qui étaient de service dans la nuit de mercredi, les travailleurs ont été surpris par une violente tempête qui a coupé l’alimentation électrique du puits central de la mine. Cela a provoqué l’arrêt de l’ascenseur et les générateurs n’ont pas réussi à démarrer, laissant Sibanye-Stillwater sans autre choix que d’emprunter des générateurs à Harmony Gold avant qu’Eskom ne puisse rétablir l’électricité.
« C'est une situation très inquiétante pour nous. En tant que syndicat, nous demandons une vérification de l'infrastructure de toutes les mines sud-africaines afin de déterminer si elles sont prêtes à gérer les incidents de panne d'électricité.», a déclaré le porte-parole du NUM, Livhuwani Mmamburu.
«Il n'y a pas de raison pour qu'une mine comme Beatrix ne puisse pas avoir d’issues de secours si la cage ne fonctionne pas. Le fait que les générateurs n'aient pas fonctionné est inquiétant, c'est pourquoi nous demandons un audit d'infrastructure pour voir pourquoi tous ces incidents se produisent.», ajoute-il.
Mmamburu a évoqué un incident survenu en 2007 à la mine Kusasalethu de Harmony Gold, où 3 500 travailleurs piégés sous terre ont été secourus par une issue de secours, affirmant que toute l’industrie minière devrait en tirer des leçons.
Augmentation du nombre de décès dans les mines sud-africaines en 2017
En décembre dernier, la Chambre des mines a annoncé une augmentation du nombre de décès dans les mines sud-africaines, entre janvier et novembre. 81 personnes ont perdu la vie contre 73 en 2016. S’il est reconnu pour être l’endroit le plus meurtrier pour travailler dans une mine (ses mines sont les plus profondes et dangereuses au monde), le pays a réussi ces dernières années, à atténuer le nombre de décès.
Alors que le nombre d’accidents ne cesse de croître, il faudra pour l’Afrique du Sud, intensifier les mesures et initiatives de sécurité, si elle espère relever le grand défi qui est de réduire le taux de mortalité dans les mines ; un secteur pilier de son économie.
Louis-Nino Kansoun
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