Tunisie : Shell officialise son retrait de l’exploitation du champ gazier Miskar

(Agence Ecofin) - En juin dernier, Shell avait officiellement saisi les autorités tunisiennes pour leur notifier sa décision de quitter la Tunisie après l’abandon de ses actifs de Miskar et d’Hasdrubal.

En Tunisie, la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell a officialisé son choix de ne pas poursuivre l’exploitation du champ Miskar, un périmètre gazier logé en eaux peu profondes, dans le golfe de Gabès situé à l’est du pays.

La décision de Shell implique la rétrocession à la Tunisie, des 100 % d’intérêts qu’elle détenait dans le cadre de l’exploitation du site. Elle intervient suite à l’expiration de la licence d’exploitation du périmètre, en juin 2022. Shell avait alors engagé une procédure auprès des autorités tunisiennes en vue de suspendre ses engagements contractuels.

L’abandon par Shell de l’exploitation du champ Miskar est conforme à sa politique annoncée de réduire son empreinte carbone. C’est également, entre autres, un moyen pour la compagnie de se délester d’un actif gazier jugé peu rentable.

Pour plusieurs analystes, la nouvelle ne fait pas les affaires de la Tunisie. En effet, l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP) qui reprend désormais l’actif, ne possède pas les moyens de le valoriser.

Une situation liée aux difficultés opérationnelles et financières que connaît l’entreprise d’Etat et qui pourrait affecter les capacités de la Tunisie à répondre à la demande gazière nationale. Rappelons que le champ Miskar assure 25 % de la production nationale de gaz naturel. 

Shell n’est pas la première compagnie multinationale à limiter ses investissements en Tunisie. Plusieurs compagnies telles que l’Italienne ENI ou la Britannique Petrofac ont déjà quitté le pays jugé peu attractif pour les affaires. Cette baisse d’intérêt appelle des choix stratégiques permettant à la Tunisie de jouer un rôle plus significatif sur l’échiquier énergétique régional.

Abdel-Latif Boureima