(Agence Ecofin) - Mercredi, le gouvernement de la République du Bénin et le groupe énergétique français ont signé un accord qui prévoit le développement dans le pays d’un terminal flottant d’importation et de regazéification (FSRU) de gaz naturel liquéfié (GNL), d’une capacité de 500 000 tonnes par an. Selon les termes de l’accord, Total construira et exploitera l’usine qui sera située au large, pendant une durée de 15 ans, à partir de 2021.
Par ailleurs, l’accord comporte en amont un volet de fourniture de gaz, par l’exploitant français, à la société publique de production et de distribution d’électricité (SBEE).
Le FSRU fournira du gaz via un gazoduc à la centrale thermique de Maria Gléta (120 MW) qui, jusqu’à présent, fonctionne au fioul. Il faut souligner que l’utilisation du fioul pour les centrales thermiques est jugée plus onéreuse que celle du gaz naturel où les économies peuvent atteindre plus de 20 %, selon les cours du marché.
Toutefois, aucun détail financier de l’accord n’a été divulgué.
« Ce projet s’inscrit dans la stratégie de Total visant à développer de nouveaux marchés gaziers en ouvrant l’accès au GNL aux économies en forte croissance. Nous sommes très heureux d’avoir été chargés par les autorités béninoises de développer les importations de GNL et de soutenir une large adoption du gaz naturel dans le pays », a commenté Laurent Vivier, le responsable en charge du gaz chez Total.
Pour sa part, Jean-Claude Houssou, le ministre béninois de l’Energie, a félicité Total pour son engagement à soutenir et revitaliser le secteur énergétique béninois qui occupe une place importante dans le Plan d’Action du Gouvernement (PAG). Et de poursuivre : « le projet d’importation de gaz permettra d’alimenter en GNL, à des conditions préférentielles, les centrales au Bénin et de positionner le Bénin comme le carrefour du gaz et de l’électricité dans la sous-région ».
Après le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Burkina Faso, le Bénin est le cinquième pays de la région ouest-africaine à s’intéresser au marché du GNL pour assurer son indépendance énergétique.
En Côte d’Ivoire, le projet piétine et Total qui est à la tête d’un consortium qui le pilote communique très peu sur l’évolution de la situation. Il devait être opérationnel depuis l’année dernière. Au Ghana, de récentes problématiques de transparence ont été soulevées dans l’accord d’importation et de regazéification signé par la société publique du pétrole (GNPC) et le consortium Helios/China Harbour Engineering. Au Togo, le projet est de plus en plus compromis, car le GNL qui doit être acheminé depuis la Guinée équatoriale ne sera pas produit, selon le calendrier initial qui est 2020, faute de ressources financières suffisantes. Pour ce qui est du Burkina Faso, il devrait être également approvisionné avec le GNL équato-guinéen.
Olivier de Souza