Afrique du Sud : la Commission de la concurrence appelée à bloquer l'acquisition de 30 % de CIVH par Vodacom

(Agence Ecofin) - L’entreprise de télécoms sud-africaine Vodacom veut créer une nouvelle entité d’infrastructures télécoms avec la société CIVH. Cela permettra à l’opérateur de répondre à la forte demande en connectivité à haut débit et de renforcer sa position dans le segment de l’Internet.

L’Association des fournisseurs de services Internet d’Afrique du Sud (IPSA) s’oppose à l’acquisition de 30 % de Community Investment Ventures Holdings (CIVH) par l’opérateur de télécommunications Vodacom. À cet effet, l’IPSA a déposé, vendredi 29 avril, une objection auprès de la Commission de la concurrence concernant cette transaction de 12,9 milliards de rands (815 millions de dollars).

Selon l’IPSA, « la commission a déjà exprimé son inquiétude quant aux niveaux élevés de concentration de la propriété dans l’industrie des télécommunications ».

En novembre 2021, Vodacom avait engagé le processus d’acquisition de 30 % de participations dans Community Investment Ventures Holdings. La transaction devrait déboucher sur la création d’un nouvel opérateur d’infrastructures télécoms (InfraCo) qui détiendra les actifs de Vumatel et DFA, ainsi que la fibre optique jusqu’au domicile et certains actifs de transmission en gros de Vodacom. À l’époque, l’accord avait été présenté comme marquant le début d’un plan ambitieux visant à combler la grande fracture numérique.

Si les 205 membres de l’IPSA ont bien accueilli les injections de liquidités promises pour faire avancer le déploiement de la fibre optique à haut débit en Afrique du Sud, ils restent préoccupés par la « culture traditionnelle d’accès fermé » de Vodacom et souhaitent la voir voler en éclat en cas de succès de l’accord. Alors que les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) ont du mal à obtenir des offres de gros de Vodacom pour les revendre aux consommateurs, Vumatel et DFA ont joué un rôle central dans la promotion d’une concurrence féroce entre les FAI en proposant historiquement des offres de gros basées sur la fibre optique.

« Si nous voulons continuer à encourager une concurrence robuste dans les télécoms sud-africaines, il ne semble pas particulièrement intelligent que l’IPSA permette à la plus grande entreprise du segment mobile de fusionner avec la plus grande entreprise du segment FTTH [fibre jusqu’au domicile, Ndlr] et de la fibre longue distance nationale », a déclaré l’IPSA. 

Isaac K. Kassouwi

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