Cameroun : l’Université de Dschang formalise la création d’une chaire académique avec le groupe Castel

(Agence Ecofin) - Les grands groupes actifs en Afrique font face au déficit de compétences locales en termes d’emplois directs ou de sous-traitance. Au Cameroun, une université publique et un groupe brassicole ont décidé d’y apporter une réponse.

L’Université de Dschang, située dans la région de l’Ouest au Cameroun, a formalisé avec le Fonds Pierre Castel, un accord en vue de créer une chaire académique au sein de sa Faculté d’agronomie et des sciences agricoles (FASA). 

« La mission de cette chaire est de former des étudiants disposant d’un haut niveau de connaissance en sciences de l’agriculture pour s’engager dans un projet de création d’entreprises à l'issue d'une formation d’excellence », a expliqué Caroline Athuil, secrétaire générale du Fonds qui est rattaché au Groupe Castel.

Les partenaires à ce programme se sont donné deux années pour expérimenter le processus. 10 étudiants ayant achevé un parcours d’ingénieurs agronomes seront sollicités à chaque fois pour suivre des cours complémentaires essentiellement portés vers l’administration des projets agro-industriels.

« Notre objectif en principe est de favoriser l’accès à l’entrepreneuriat des jeunes qui seront sélectionnés, construire une coopération internationale (Cameroun - Côte d’Ivoire - France) entre trois établissements d’enseignement supérieur en agronomie pour l’éclosion de nouvelles entreprises, et contribuer au développement de la connaissance sur les thématiques de l’entrepreneuriat agricole », a ajouté Mme Athuil. 

Le groupe Castel à travers cet engagement, renforce son image d’entreprise centrée sur l’Afrique. Il apporte aussi une réponse directe à la problématique de l'adaptation des cursus de formation en Afrique aux enjeux actuels de l’économie réelle.

Le renouvellement des cadres ou l’existence d’entrepreneurs pouvant approvisionner la chaîne de valeur agro-industrielle ou autres est une préoccupation. La fermeture en 2020 des frontières internationales du fait de la covid-19 est venue mettre en avant l’urgence à trouver des solutions d’exploitation s’appuyant sur des ressources locales.

Le projet entend se pérenniser et créer un précédent qui sera suivi par d’autres grands groupes. L’objectif final est d’avoir des étudiants informés des questions théoriques sur l’agro-industrie, mais ayant aussi acquis l’expertise des réalités de ce secteur.

En plus de l’Université de Dschang, l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INPHB) de Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, et l’Ecole nationale supérieure des sciences agronomiques de Bordeaux en France, à travers son Ecole supérieure d’agronomie, sont inclus dans ce programme.

Vanessa Ngono Atangana