(Agence Ecofin) - Le président nigérian, Muhammadu Buhari (photo), a dévoilé, ce mardi 7 novembre, un budget record de 8,6 trillions de nairas (28,16 milliards de dollars) pour l’année 2018, devant la chambre basse du parlement. Il s’agit du troisième budget de l’ère Buhari et comme pour les précédents, celui-ci est en hausse, de plus 16%.
Le budget, gestion 2018, a été surtout conçu sur la base d’un taux de change moyen établi à 305 nairas pour un dollar, et une production pétrolière de 2,3 millions de barils par jour, à un prix de 45 dollars le baril.
Les dépenses en capitaux devraient atteindre 2,4 trillions de nairas (plus de 7,9 milliards$).
Pour les analystes, bien que les projets de budget successifs depuis l’avènement de Buhari, soient encore plus ambitieux d’années en années, leur mise en œuvre connait beaucoup de couacs, particulièrement, les investissements destinés aux infrastructures. Les objectifs de recettes et de dépenses fixés par Abuja ne sont jamais atteints. Le gouvernement a du mal à collecter les recettes fiscales dans un pays où l’informel fait loi. Une situation qui contribue fortement à l’élargissement du déficit budgétaire.
En 2018, le déficit budgétaire devrait passer sous la barre des 2 005 milliards de nairas (6,56 milliards $), en baisse par rapport aux 2 313 milliards de nairas de l'an dernier.
Pour combler ce gap, le gouvernement compte utiliser les instruments de dette pour mobiliser environ 1,699 trillions de nairas (plus de 5,5 milliards $). La moitié de ces fonds proviendra de l’endettement extérieur dans un contexte où les coûts de la dette publique sont très élevés.
Pour l’exercice qui pointe à l’horizon, le quart des dépenses budgétaires sera consacré au service de la dette. Le Nigeria table sur une inflation moyenne dans le sillage de 12,4% pour 2018. L’activité économique devrait reprendre de plus bel, grâce à une croissance de 3,5%.
Buhari a fait savoir son désir de faire adopter ce budget au plus tard le 1er janvier, pour éviter les désagréments de l’année 2017 où le projet n’a été voté qu’au beau milieu de l’année.
Mais selon les analystes, les probabilités pour que ce délai tienne sont faibles, car le projet doit encore être approuvé par les chambres basse et haute du parlement avant d’être promulgué, ce qui peut prendre encore plusieurs mois.
Pour rappel, le budget en exécution est de 24 milliards $.
Fiacre E. Kakpo
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.