(Agence Ecofin) - Le Parlement éthiopien a approuvé la mesure proposée par le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed (photo) afin de permettre au pays de faire face aux contrecoups de la COVID-19. La croissance pour l’exercice fiscal se terminant en juillet a été revue à la baisse, de 9% à 5%, selon Reuters.
Pour aider son économie à faire face aux impacts de la crise du nouveau coronavirus, l’Ethiopie multiplie les mesures. Vendredi 29 mai, le Parlement a approuvé un budget additionnel de 48,56 milliards de birrs (1,4 milliard $) pour l’exercice fiscal 2019-2020 visant essentiellement à financer les dépenses de santé supplémentaires dues au virus.
En Ethiopie comme dans de nombreux pays africains, la crise du nouveau coronavirus représente une triple menace sanitaire, sociale et économique. Depuis le début de la pandémie, au moins 1172 personnes ont été touchées dans le pays avec 11 morts et 209 guérisons. Selon le gouvernement, cette situation a exacerbé les crises sociales faisant monter à 30 millions de personnes le nombre d’Ethiopiens ayant besoin d’une aide alimentaire en 2020.
De plus, les mesures restrictives ont freiné l’activité économique et la croissance économique pour cette année est désormais attendue entre 5% et 6% contre une projection initiale d’environ 9%, selon un document officiel consulté par Reuters. Faut-il le rappeler, l’Ethiopie s’est érigée ces dernières années en championne africaine de la croissance économique avec des taux prévus pour se situer autour de 8% au cours des prochaines années, selon une étude de Moody’s.
« L'économie est fortement touchée par le coronavirus et le gouvernement doit apporter son aide », a indiqué Ahmed Shide, le ministre des Finances cité par Reuters. Pour financer ses nouvelles dépenses, l’Etat envisage de réaliser des emprunts sur le marché local et international.
Notons que l’Ethiopie avait déjà pris d’autres mesures de grande ampleur il y a plusieurs semaines. Au début du mois de mai, le gouvernement a annoncé des mesures historiques d’annulation d’impôts en vue d’assurer une reprise rapide de l’économie. Un peu plus tôt en mars, le Premier ministre a annoncé le report des élections générales d’août pour une date ultérieure ; une décision contestée au sein de la classe politique.
Moutiou Adjibi Nourou
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