(Agence Ecofin) - Même si l’éventualité de la dollarisation dans l’économie kényane et la perception d’un niveau de risque élevé sont les facteurs mis en évidence pour contrer le projet, la CBK dispose de réserves de change suffisantes pour couvrir plusieurs mois d’importations.
Kamau Thugge (photo), le candidat proposé pour remplacer Patrick Njoroge au poste de gouverneur de la Banque centrale du Kenya compte explorer l'émission d'obligations en devises sur le marché local. Il a fait savoir que les banques locales disposaient de solides réserves pour financer l’économie kényane.
Selon lui, les avoirs en devises des banques commerciales au Kenya se rapprocheraient de 7,3 milliards $ et une campagne de sensibilisation sera menée pour encourager ceux qui les possèdent à les utiliser dans le cadre des titres d’emprunts émis par le gouvernement. Cette proposition marque une évolution par rapport à la position du gouverneur sortant de la Banque centrale, Patrick Njoroge.
Ce dernier a souligné que les dépôts en devises étrangères dans les banques commerciales n'étaient pas inactifs et a contesté l'idée selon laquelle une telle émission absorberait les dollars excédentaires. Selon lui, la mise en œuvre d'une telle stratégie pourrait alimenter le processus de dollarisation dans l'économie kényane.
Les arbitrages sont pourtant complexes pour le gouverneur entrant. Comme de nombreux pays africains, l’accès du Kenya aux marchés internationaux des capitaux est très onéreux, en raison d’une perception exagérée du niveau de risque. Or dans le même temps, la Banque centrale du Kenya détient actuellement des réserves de change d'un montant de 6,49 milliards $, ce qui représente une couverture de 3,62 mois d'importations, jugée insuffisante pour atténuer tout choc à court terme sur le marché des changes.
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