(Agence Ecofin) - La banque égyptienne d'investissement et de gestion de fonds HC Securities s'attend à une contraction de la marge nette d'intérêts que réaliseront les banques, suite à la décision prise par la Banque centrale d'Egypte (CBE) de poursuivre avec une normalisation de ses taux d'intervention vers les niveaux qui étaient les leurs avant novembre 2017.
« HC Securities s’attend à ce que la CBE accélère ses réductions de taux avec une possible réduction de 100 à 200 points de base au deuxième semestre 2019, et une autre de 200 à 300 points de base pour l'année 2020. Cela aura pour effet d'inverser totalement la hausse initiale de 700 points de base qui s'était opérée en 2014. La moyenne des marges nettes d'intérêts pour les banques ira ainsi à 4,5% – 5,0% d'ici 2024, contre 5,5% – 6,9% en 2017-2018 », peut-on lire dans l'analyse publiée par la firme.
Cette perception de la firme a été donnée le lundi 19 août, 3 jours avant que la Banque centrale n'ait pris sa décision de baisser ses taux directeurs de 1,5%. Pour l'instant, le gagnant de la mesure est le gouvernement qui a vu les charges d'intérêts sur ses différentes obligations (emprunts effectués par émission de titres) à court, moyen et long terme, baisser selon le type de produits.
Au sein des banques commerciales, l'ajustement tarde encore à se faire pour tout le monde. Celles qui jusqu'ici ont déjà réagi, sont des institutions à capitaux publics comme National Bank Egypt et Banque Misr. Des arbitrages doivent encore se poursuivre au sein d'autres institutions, en fonction de la structure de leurs portefeuilles de crédit, la demande de crédit par les agents économiques et les effets de la récente modification apportée à la présentation des résultats financiers des banques.
En effet, la baisse des taux directeurs par la Banque centrale d'Egypte ne semble pas suffire pour les investisseurs qui espèrent un nouvel assouplissement des taux. Or, il faudra attendre la prochaine rencontre du Comité de politique monétaire pour être fixé, même si le consensus des analystes plaide pour l'optimisme. Dans la foulée, les banques doivent encore évaluer les impacts de l'application récente de la norme comptable IFRS 9 et ajouter à cela, une nouvelle méthode de calcul des dépenses d'intérêts sur les investissements dans les titres publics du gouvernement.
Idriss Linge
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