(Agence Ecofin) - Après avoir défié les prévisions les plus pessimistes avec une croissance de son produit intérieur brut (PIB) de 1,8% au cours du premier trimestre 2020, le Nigeria a de nouveau déjoué les pronostics en annonçant des investissements étrangers de 5,85 milliards $ en hausse de 54% comparé à la performance du dernier trimestre 2019.
Ce niveau d'attraction des investisseurs non nigérians a de quoi surprendre, car les effets de la pandémie de coronavirus et la baisse subséquente des prix du pétrole, le principal produit d'exportation du pays, font craindre un risque de profondes perturbations économiques ; ce qui anime des sentiments négatifs chez les investisseurs. Les détails de la performance surprise confirment d'ailleurs cet état des choses.
L'essentiel des capitaux importés dans le pays sur la période, soit environ 3,43 milliards $, a été orienté sur le marché monétaire, c'est-à-dire celui des emprunts à court terme. En effet, investir sur les produits de ce segment de la finance procure une bonne rentabilité, pour une période qui ne peut excéder une année. Les investissements étrangers sur ce segment au Nigeria ont augmenté de 141,3% par rapport au dernier trimestre 2019.
Le pays a aussi attiré 231,2 millions $ sur le marché des obligations et 639,7 millions $ sur le marché des actions. Si le Nigeria a mieux démarré l'année 2020 qu'il n'a terminé 2019 sur une base de comparaison annuelle, il y a globalement un recul de 41,5% de la valeur des capitaux importés au premier trimestre 2020 comparé à celui de la même période, l’année dernière.
Idriss Linge
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