(Agence Ecofin) - Le dernier remaniement ministériel effectué par le président kényan Uhuru Kenyatta, a consacré le départ d'Henry Rotich du poste de ministre des Finances et confirmé Ukur Yatani (photo), qui depuis juillet 2019, assure l'intérim. M. Rotich et d'autres responsables de l'administration de ce pays sont sous le coup d'une procédure judiciaire pour des faits présumés de corruption.
Le président Kenyatta en maintenant le nouveau ministre des Finances, donne un signal positif au marché, pour les prochaines années de son mandat, qu'il a placées sous le signe du développement économique. Ukur Yatani a déjà fait ses preuves en quelques mois notamment via des actions visant à rationaliser les dépenses publiques et à réduire le poids de la dette qui devient un fardeau pour les finances publiques.
« Nous n'allons désormais faire que ce qui est possible. Aujourd'hui, nous avons peu de possibilités de couvrir une dette publique croissante et le gouvernement poursuivra donc avec sa politique d'assainissement budgétaire », a-t-il déclaré dans son discours en vue de la préparation du prochain budget annuel qui au Kenya, va de début juillet à fin juin.
Les arbitrages seront serrés pour le nouveau ministre des Finances. La dette publique au Kenya a atteint à fin septembre 2019, l'équivalent de 62,5% du produit intérieur brut, et rien qu’en 2020, le gouvernement doit rembourser l'équivalent de 1,4 milliard $ d'intérêts sur les emprunts, selon des données officielles et c'est aussi cette année que devrait commencer le remboursement du principal emprunt contracté auprès de la Chine pour la construction d'une importante ligne de chemin de fer.
On comprend dès lors pourquoi le président Uhuru Kenyatta tient à restaurer la confiance et se focaliser sur l'économie.
Un autre objectif présidentiel que devra suivre le nouveau ministre des Finances est celui de la croissance du secteur privé, notamment les petites et moyennes entreprises. Elles ont été les premières victimes de la limitation des taux d'intérêt et ne recevaient presque plus de crédit de la part des banques. Les autorités espèrent que le retrait de cette loi inversera la tendance des crédits accordés à ce segment de manière significative.
Idriss Linge
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