(Agence Ecofin) - Dans un contexte économique difficile pour de nombreux ménages du Kenya, le remboursement des créances devient de plus en plus difficile.
Selon le rapport de supervision des activités bancaires produit par la Central Bank of Kenya, l'encours des créances douteuses dans le secteur des prêts hypothécaires a atteint 38,1 milliards de shillings kényans à la fin de l'année 2018, et représentait 17% des crédits accordés dans ce segment de l'intermédiation financière.
En 2017, seulement 27,3 milliards de shillings kényans (KES) ont été enregistrés. Ils représentaient 12% de l'encours global des crédits sur ce segment. Cette situation est survenue, alors que les banques commerciales avaient durci les conditions d'accès aux prêts immobiliers. « Les défaillances croissantes sur le marché immobilier reflètent les difficultés que rencontrent les détenteurs d'hypothèques dans une économie qui a connu une série de pertes d'emplois, en raison du choix opéré par les entreprises d'intensifier leurs mesures d'austérité afin de protéger leurs profits », expliquent des analystes kényans.
Notons que cette hausse des créances douteuses dans le secteur des prêts hypothécaires survient, alors que la base de calcul des taux d'intérêt sur les prêts bancaires avait été modifiée. En effet, les taux applicables aux crédits ont baissé deux fois en 2018, suite à la réduction par la Banque centrale de ses taux de refinancement au profit des banques commerciales. Une orientation de la politique monétaire qui normalement, réduisait les montants des remboursements de créances par les débiteurs.
Les choses devraient se compliquer avec la suppression de la loi sur le plafonnement des taux. Au total, les banques sont entrées en 2018 avec un encours de créances douteuses de 316,7 milliards de shillings kényans.
Mais il n'est pas exclu que la situation se soit améliorée entre-temps. Les 40 banques commerciales opérant dans le pays ont indiqué avoir multiplié les efforts pour améliorer le niveau de recouvrement des créances.
Idriss Linge
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