(Agence Ecofin) - Les risques climatiques et les coups de plus en plus portés à la mondialisation, ces dernières années, constitueront des facteurs bloquants pour des investissements sur les marchés émergents. Cela semble déjà causer un ralentissement de la croissance économique, dans la plupart des pays qui se retrouvent dans ce groupe économique. A ces deux facteurs, l'International Institute of Finance (IIF) a ajouté la poussée de l'automatisation des systèmes de production qui impacte sur les créations d’emplois.
Si quelques pays africains sont présentés comme de forts relais de croissance, la région tout entière est souvent abordée par les investisseurs comme un des éléments d'un pool où on retrouve d'autres économies, comme la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud, la Turquie, l'Asie et l'Amérique latine. Selon IIF, lorsqu'on exclut la Chine et l'Inde, la moyenne de croissance globale des pays émergents s'est tassée derrière celle des pays développés au cours des 5 dernières années.
Les investissements sont en effet un important élément dans la production des valeurs ajoutées. Ils se traduisent généralement par des injections de capitaux sur de nouveaux projets ou sur des projets déjà existants. Ces apports financiers peuvent se faire sous la forme de fonds propres ou toute forme de prêts. Or pour qu'il y ait des investisseurs, ceux-ci doivent avoir la garantie d'obtenir des rendements de leurs placements.
En 2019, le marché actions en Afrique subsaharienne par exemple, n'a pu mobiliser que 1,6 milliard $, selon des chiffres fournis par le service des données de Reuters. Cette performance est en baisse de 66% comparée à celle de l'année 2018. C'est aussi le niveau le plus bas de ressources mobilisées sur des marchés financiers africains depuis 2005. Même le marché de la dette s'est montré atone sur la période. Seulement 27,2 milliards $ ont été mobilisés par des emprunteurs africains, soit 19% de moins qu'en 2018.
L'évolution des choses sur le continent noir risque d'être difficile. Selon les plus récentes perspectives de croissance économique publiées par la Banque mondiale, la hausse du produit intérieur brut par habitant en Afrique subsaharienne sera la plus faible au monde sur la période 2020/2022, tandis que le taux moyen de pauvreté à 50% de la population, sera le plus élevé de toutes les régions du monde.
Idriss Linge
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