Au sein de l'UEMOA, le marché financier peine cette année 2022 à protéger les investisseurs des effets de l'inflation

(Agence Ecofin) - L’une des promesses des placements financiers est de permettre une traversée gagnante des cycles économiques. Sur la BRVM, cette promesse risque de ne pas être tenue en 2022. Les actions perdent globalement de la valeur et les bénéfices progressent moins vite que l’inflation.

Sur la base des données du marché publiées vendredi 9 décembre, la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de l'UEMOA basée à Abidjan ne permet pas encore à ses investisseurs de se préserver de l'inflation présente dans l'ensemble des blocs économiques du monde. Si la valeur globale des transactions a atteint le niveau record de 161 milliards FCFA (258 millions $) pour l'ensemble des sociétés qui y sont cotées, l'indice composite qui les regroupe toutes est en baisse de 4,4% depuis le début de l'année.

En valeur absolue, cela représente  une perte de 250 milliards FCFA sur la valeur globale des actions cotées sur ce marché. En plus de ne pas encore générer de plus-value sur son principal indice, la progression des marges nettes des sociétés cotées n'est pas aussi vigoureuse comme en 2021. Pour les 26 d'entre elles qui ont déjà publié les résultats des 9 premiers mois de 2022, le bénéfice net global est de 548,3 milliards FCFA. Il n'est en hausse que de 4%, comparativement aux données de la même période en 2021.

Avec une telle dynamique, les investisseurs se retrouvent dans une perte d'opportunité, en raison d'une inflation qui, à la fin du mois d'octobre, a continué de progresser selon la Banque centrale (BCEAO), pour atteindre les 8,4%. Derrière ce tableau global se trouvent quelques disparités. La valeur de certaines des sociétés cotées sur ce marché affiche une plus-value supérieure à l'évolution de l'inflation. Mais il n'est pas certain que cela reflète l'évolution qu'il faudra attendre des dividendes versés aux actionnaires. D'autre part, il ne s'agit que de 11 sociétés sur 45. Le reste affiche des progressions de valeurs plus faibles que l'inflation et même des replis de valeur.

L'autre compartiment des activités sur la BRVM est celui des obligations, notamment des titres d'emprunt des Etats ou des entreprises, à travers l'émission des titres acquis par les investisseurs. Même si leur valeur globale a augmenté substantiellement, les rendements moyens pour ces produits financiers tournent autour de 5,8% pour les coupons initiaux, et peuvent être plus faibles pour les rendements obtenus sur le marché secondaire.

Cette performance mitigée des actifs financiers sur la BRVM rappelle que désormais, il est officiellement possible pour les investisseurs de l'UEMOA de rechercher des opportunités de marges sur d'autres marchés boursiers en Afrique. Le Nigeria, qui fait partie de ce programme d'interconnexion, en est un exemple. L'indice global des entreprises qui y sont cotées affiche une plus-value de 14,4% et la dépréciation du naira face au franc CFA, dont la valeur résiste au dollar US, constitue en soi une opportunité de diversification.