(Agence Ecofin) - Le marché des titres d'emprunts du gouvernement nigérian et celui des achats de devises ont donné des signes de satisfaction, suite à l'annonce, le 9 mai 2019, de la reconduite de Godwin Emefiele (photo) au poste de gouverneur de la Banque centrale pour une période supplémentaire de 5 ans.
Les rendements sur la plupart de ces obligations publiques négociables ont presque tous pris une tendance baissière, signe d'une augmentation de la demande des investisseurs, qui sont prêts à accepter un niveau de rémunération plus faible.
Toutefois, on dira qu'on a assisté davantage à une normalisation plus qu'à un changement radical. La plupart de ces obligations offrent des rendements, qui sont d'au moins 1 point de pourcentage, supérieur au taux d'intérêt qu'elles avaient, au moment où elles ont été émises sur le marché des capitaux. En d'autres termes, la confiance des investisseurs avait vraiment baissé et il est donc important de suivre jusqu'où se poursuivra la reprise.
Quant au marché des devises, on a pu noter que le naira (monnaie nigériane) s'est un tout petit peu renforcé sur le dollar US. Alors qu’il s'échangeait en février à 362,9 contre 1$, il est retombé à 359,4 contre 1.
Godwin Emefiele a pris le contrôle de la Banque centrale dans un moment de crise du pétrole. Sous son leadership, le Nigeria a connu une dévaluation de sa monnaie qui n'aura pas été trop rude pour une majorité des acteurs. Sa prudence dans la gestion des taux directeurs lui a valu de fortes critiques du gouvernement, notamment de l'ancienne ministre des Finances, Kemi Adeosun. Mais les acteurs des marchés, notamment ceux qui investissent sur les obligations, y ont trouvé un certain gain.
Rappelons que la reconduite de monsieur Emefiele est tombée en même temps que la baisse des taux de refinancement des obligations sur l'open market. De même, le raffermissement du naira survient dans un contexte de hausse des réserves de changes, qui se situaient, à la fin avril 2019, à 44,7 milliards $.
Idriss Linge
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