(Agence Ecofin) - A l’image de Supeco, les manifestations survenues au Sénégal la semaine dernière ont entrainé des situations de destruction et de pillage laissant en suspens la question de savoir qui paiera la facture.
Malick Niang, directeur général des supermarchés Supeco, une entreprise de grande distribution opérée à Dakar au Sénégal par la joint-venture entre les groupes français Carrefour et CFAO Retail, exprime son profond dégoût suite au pillage de plusieurs magasins du groupe lors des manifestations violentes de la semaine du 2 juin 2023.
« Le Supeco du Golf a été entièrement ravagé, pillé et détruit, et nous avons subi le même sort récemment au Supeco de Hamo, ouvert il y a seulement deux mois. C’est naturellement un sentiment de dégoût qui nous anime aujourd’hui, car nous nous efforçons d’apporter des investissements au Sénégal, de créer des emplois pour les jeunes et de nous implanter dans les quartiers populaires dans le cadre de notre stratégie visant à démocratiser les supermarchés et à soulager les populations, en réponse au coût élevé de la vie », a déclaré M. Niang lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision locale Télé Futurs Média (TFM).
Selon les dernières informations disponibles, les pertes financières s’élèvent à plus de 100 millions FCFA, bien que ces chiffres n’aient pas encore été officiellement vérifiés. Au-delà du bilan tragique de 16 décès confirmé par plusieurs médias, l’impact de cette nouvelle crise sociale au Sénégal reste à évaluer. Derrière des manifestations légitimes conformes au droit de contestation, les émeutes ont été infiltrées par des casseurs et des pillards qui ont détruit des bâtiments publics et privés, nécessitant du temps et des ressources considérables pour être rétablis.
Selon des médias locaux et des témoignages recueillis par téléphone, les populations de Dakar ont également fait face à une hausse des prix des services, tels que les transports, déjà onéreux en temps normal. Depuis lundi 5 juin, un calme relatif est revenu dans la ville. Cependant, de nouveaux appels à manifester ont été lancés.
Tant le gouvernement que les partisans de l’opposant Ousmane Sonko se rejettent mutuellement la responsabilité de cette situation. Pour les acteurs économiques, la question de savoir qui supportera les conséquences financières demeure en suspens.
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