(Agence Ecofin) - La filiale en Côte d'Ivoire du groupe bancaire panafricain Ecobank a rendu publiques ses performances de l’exercice 2019 sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) où elle est cotée, annonçant un bénéfice net de 25,3 milliards FCFA. Ce résultat est en hausse de 22% comparé à celui de l'exercice 2018. Dans ces conditions, elle a proposé à ses actionnaires que soit distribué un dividende brut de 21,6 milliards FCFA, en hausse de 46% sur la même base de comparaison.
De nombreux investisseurs notamment ceux en quête de rendements sur le court terme se réjouissent de cette annonce qui est plutôt généreuse. En effet, lorsqu'on prend en compte la valeur des actions d'Ecobank Côte d'Ivoire sur la BRVM, un nouvel investisseur qui les achèterait le 2 avril 2020, s'offrirait un rendement de près de 12,34%. C'est un niveau de gain sur placement d'argent qui dépasse de loin les rendements moyens des obligations émises par les Etats de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Les investisseurs qui souhaitent rester longtemps avec les actions d'Ecobank CI, devront être attentifs aux fondamentaux de la Banque. Ce résultat net record a été obtenu grâce à une réduction des charges d’exploitation, mais surtout à une amélioration d'un indicateur dénommé le coût du risque. La Banque n'explique pas clairement comment elle est parvenue à le faire baisser et se contente de saluer « un important effort d'assainissement du portefeuille de crédits ».
Il n'est pas exclu que la stratégie de crédits adoptée au cours de l'année ait été d'une certaine contribution. La société financière a fait baisser de 12%, l'encours de crédits à la clientèle au profit d'une hausse à la même hauteur des investissements sur les titres. Si les titres acquis sont ceux émis par les trésors publics de l'UEMOA sur le marché monétaire régional, cela limite en effet la prise en compte du risque.
Sur le plan de l'activité bancaire, autant la marge nette d'intérêts que les produits hors intérêts se sont affichés en baisse. Dans le premier cas, la banque explique que cela est dû à « l’accroissement des charges d’intérêts en lien avec le refinancement » auprès de la Banque centrale. Dans le deuxième cas, elle parle d'une « baisse des marges sur les transactions en devises avec la clientèle et de celle des commissions issues des activités de gestion de la trésorerie ».
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.