Savannah Energy veut développer le premier parc éolien du Niger

(Agence Ecofin) - Lors de la COP 26, le Président nigérien Mohamed Bazoum s’est engagé à favoriser les investissements dans le développement des énergies renouvelables afin de diversifier le bouquet énergétique national et de réduire les émissions de carbone provenant de la production électrique.

A Londres, la société énergétique Savannah Energy a annoncé la signature le mardi 29 mars, d’un accord avec le ministère nigérien de l’Energie, pour construire dans la région de Tahoua, au sud du pays, un parc éolien de 250 MW, avec 60 turbines. Dans le cadre de ce projet dénommé parc éolien de la Tarka, la société aura le statut de producteur indépendant d’énergie (IPP).

L’accord a été paraphé par le ministre nigérien de l’Energie, Sani Mahamadou et Andrew Knott, PDG de Savannah Energy. Une fois le projet réalisé, il s’agira du premier parc éolien de ce pays d’Afrique de l’Ouest et il devrait conduire à une amélioration de 40 % de sa capacité de production d’électricité en réseau.

Le Ministre du Pétrole, de l’Energie et des Energies Renouvelables a procédé, le lundi 28 Mars à Londres, dans l’enceinte du Parlement Britannique, à la signature d’un mémorandum d’entente avec @Savannah Energy pour la réalisation du 1er parc éolien au #Niger.

— Ministère du Pétrole, de l’Énergie et Énergies R. (@MPEERNiger) March 29, 2022

Savannah a prévu de démarrer une étude de faisabilité qui durera 24 mois, mais aucun calendrier n’a été annoncé à cet effet. Toutefois, les deux parties prévoient le début de la production d’électricité sur place pour 2025.

Techniquement, le parc éolien de la Tarka devrait générer jusqu’à 600 gigawattheures par an d’électricité, permettrait d’améliorer l’accès à l’énergie dans le pays et réduirait les coûts de l’électricité pour les consommateurs locaux. Une partie de la production a été prévue pour être exportée vers les autres pays de la région, via le réseau régional d’interconnexion à haute tension (WAPP).

Par ailleurs, l’installation devrait permettre d’éviter plus de 400 000 tonnes d’émissions de CO₂ par an et devrait créer pendant la phase de construction plus de 500 emplois. Savannah indique que le projet sera financé par les réserves de la société combinées à de la dette.

« Il s’agit d’un projet véritablement transformateur pour le Niger qui pourrait augmenter considérablement sa capacité de production d’électricité. Un tel projet devrait stimuler une augmentation significative de l’activité économique, créant directement et indirectement des milliers d’emplois au cours de la prochaine décennie », a commenté le responsable nigérien.

Pour sa part, le patron de Savannah a expliqué que « des études universitaires ont montré que la relation entre la consommation d’énergie, les niveaux de revenus et l’espérance de vie est bien comprise : plus la consommation d’énergie par habitant d’un pays est élevée, plus le PIB par habitant et l’espérance de vie humaine sont susceptibles d’être élevés. Le parc éolien de la Tarka est donc un projet crucial pour le développement du Niger et devrait contribuer de manière significative à l’amélioration de la vie de ses habitants ».

Savannah Energy est déjà engagée au Niger, notamment dans l’amont pétrolier, où elle mène des activités d’exploration sur les blocs R1/R2 et R3/R4, situés dans le bassin du rift d’Agadem, au sud-est du pays. En décembre dernier, l’Etat nigérien lui a octroyé une prolongation de 10 ans de ses droits d’exploration sur ces périmètres.

Olivier de Souza