(Agence Ecofin) - Pour limiter les pertes liées aux maladies des plantes, Mustapha Diyaol Haqq, 20 ans, a conçu une application qui diagnostique leurs maladies au stade précoce. Lancée en 2018, elle est déjà utilisée par 30 000 agriculteurs. L’innovation lui a valu le Zahed Sustainability Prize, dans la catégorie alimentation.
Mustapha Diyaol-Haqq (photo à droite) a trouvé le moyen de diagnostiquer les maladies des plantes grâce à l’application Okuafo AI qu’il a conçue. La plateforme propose une interface qui permet de prendre une photo d'une culture, l’analyse et détecte une éventuelle maladie. L'agriculteur peut ensuite cliquer sur le numéro qui représente une maladie et obtenir toutes les informations sur celle-ci.
La particularité de cette application est qu’elle ne requiert pas de connexion internet. Les informations sont aussi fournies en une langue locale pour faciliter la compréhension aux agriculteurs. Une vidéo illustrative guide ces derniers dans les mesures à prendre pour éliminer la maladie et ainsi récupérer les cultures.
Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), entre 20% et 40% de la production agricole mondiale est détruite chaque année par les parasites. L’impact économique de ces pertes liées aux maladies végétales est estimé à environ 220 milliards de dollars. Le jeune entrepreneur estime que ce problème pourrait être évité si les agriculteurs ont accès à des informations qui les aident en temps réel. Il a donc misé sur l’intelligence artificielle pour atteindre sa cible.
En seulement 2 années d’existence, l’application Okuafo AI a déjà été utilisée par 30 000 agriculteurs au Ghana, au Togo, au Nigéria et au Burkina Faso. Elle a permis de réduire les pertes liées aux maladies des cultures de 50%. L’innovation de Mustapha Diayol Haqq a été saluée par le Zayed Sustainability Prize, et récompensée d’une somme de 600 000 dollars. Ce prix est décerné aux entrepreneurs qui trouvent des solutions durables aux problèmes urgents dans les domaines de la santé, de l’alimentation, de l’énergie, de l’eau et de l’éducation.
Au cours des années à venir, le jeune entrepreneur ambitionne de développer des technologies à faible coût pour une agriculture durable et de former des agents de terrain qui pourront à leur tour former de petits agriculteurs à l’utilisation de ces technologies.
Aïsha Moyouzame
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