Comment Mario Mendes réussit dans la pisciculture en Angola

(Agence Ecofin) - Parti d’un petit élevage de poissons-chats sur le terrain de ses parents, Mario Mendes a bâti en moins de 6 ans une des plus grandes fermes piscicoles d’Angola. À travers son initiative, il veut fournir un emploi décent aux petits exploitants et aux femmes qu’il engage pour développer ce secteur.

Frutos da Lagoa Limited, une entreprise spécialisée dans la pisciculture à grande échelle, exploite une ferme semi-intensive dans la région de Caxito en Angola. Actuellement dans sa première phase, elle se concentre sur la production de poissons-chats, et veut s’étendre dans d’autres activités de l’aquaculture. Elle offre également un programme d’accompagnement qui permet aux agriculteurs locaux de devenir des producteurs de poisson indépendants, pleinement intégrés dans la chaîne d'approvisionnement de poissons dans le pays.

Mario Mendes (photo), le propriétaire de Frutos da Lagoa, a ouvert un petit élevage de poissons-chats il y a moins de 6 ans, sur un terrain rural appartenant à ses parents. Celui qui s’est lancé dans la pisciculture par simple aventure possède actuellement une ferme d’une capacité de production de 500 tonnes de poissons-chats par an.

« Je n'en savais pas grand-chose, car jusqu'alors, j'avais fait carrière dans les infrastructures et dans le secteur du pétrole et du gaz. Pourtant, j'ai pensé que ce serait une aventure amusante de me diversifier dans l'agroalimentaire », a-t-il confié sur Africa Renewal.

Pour faire prospérer son activité, Mario Mendes a choisi d’investir dans sa communauté en optant pour un modèle économique d’arrangement productif. En collaboration avec la coopérative de crédit, CooperaFaje et un consultant international, il a ouvert un centre dans la ville de Caxito dans le but de mettre en œuvre divers programmes de développement communautaire. Les exploitants qu’il forme produisent du poisson qui est par la suite racheté par Frutos da Lagoa. L’entreprise protège ainsi les petits éleveurs des variations du marché en garantissant le rachat de leurs produits.

Il est également entré en contact avec des femmes revendeuses de poissons sur le marché local, en établissant une relation de confiance avec ces dernières pour créer sa propre chaîne de valeur piscicole.

« J'avais déjà un groupe de femmes que j'avais consulté. Comme nous avions développé une relation, je peux fournir le poisson à crédit, et elles ne payent qu'après l’avoir vendu. De cette façon, je réduis leur risque et je peux maintenir une marge de vente au détail durable », a-t-il ajouté.

Comme dans beaucoup de pays africains, l’Angola fait face au défi du chômage des jeunes et de la pauvreté. Créer un projet qui apporte une solution aux problèmes sociaux est pour Marios Mendes, la seule façon pour une entreprise d’inclure et de développer la communauté, ainsi que de créer de la valeur à long terme pour ses partenaires.

Aquaculture in Angola: “Our goal is to become a regional processing centre for all types of fish products with nationwide, or even international reach, depending on the #AfCFTA -Mario Mendes, owner of Frutos da Lagoa, a large fish farm in northwest Angola https://t.co/aJAIrerrXz pic.twitter.com/8RmpuSK9yh

— Africa Renewal, UN (@africarenewal) February 10, 2021

À présent, le jeune entrepreneur nourrit la grande ambition de créer un centre de transformation pour tous les types de produits de pêche, avec une portée nationale, voire internationale, d’autant plus que l’instauration de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) va offrir un plus grand marché aux entrepreneurs et industriels de l’Afrique.

Aïsha Moyouzame