(Agence Ecofin) - L’approvisionnement électrique optimal est un des défis majeurs du Nigeria, la plus grande économie du continent. Avec les réformes qui se sont succédées dans le secteur, le pays espère notamment attirer les investissements étrangers.
Le gouvernement fédéral nigérian aura besoin de 4 milliards $ chaque année pour atteindre l’accès universel à une énergie durable, propre et renouvelable. Cette annonce a été faite par le secrétaire d’Etat à l’Energie, Goddy Jedy-Agba. Le pays qui compte s’appuyer sur les énergies renouvelables pour donner accès à ses 85 millions de citoyens qui en ont besoin, requiert également le soutien des investisseurs étrangers.
Selon le responsable, l’approvisionnement adéquat en électricité des populations est l’une des priorités de l’exécutif. « La preuve de notre ambition est la récente annulation des subventions à l’électricité qui rend désormais le secteur de l’électricité hors réseau plus compétitif. Il y a aussi le programme de 5 millions de connexions solaires qui a été inclus dans la Stratégie de relance et dans le Plan de durabilité économique », a affirmé le ministre.
L’annulation de ces subventions a en effet donné lieu à un ajustement du tarif électrique qui a connu une hausse de près de 100 % en novembre. L’indignation suscitée au sein de la population par cette hausse a entrainé plusieurs suspensions de la modification tarifaire, dont la dernière ordonnée par le ministère de l’Energie la semaine dernière.
FG Does a 360, Reverses Tariff Increase - https://t.co/MNQ0zq92mR pic.twitter.com/dohN9HGbdr— The Electricity Hub (@NGElectricHub) January 8, 2021
Rappelons que le Nigeria a un taux d’électrification de 56,3 % selon la Banque mondiale et peine à satisfaire sa demande électrique. Le réseau électrique distribue au maximum 5 000 MW pour une demande de plus de 45 000 MW satisfaite en majorité par les groupes électrogènes dans les villes.
Le pays devra électrifier 500 000 à 800 000 ménages par an pour atteindre l’accès universel à l’énergie d’ici 2030 selon la Banque mondiale. En attendant, il peine encore à donner les chiffres de ses nouvelles connexions, du fonctionnement des centrales en services et de la distribution électrique via le réseau exigu de 5 000 MW qui mobilise l’essentiel de ses efforts. De récurrentes pannes dans ce réseau plongent d’ailleurs, régulièrement une partie ou la totalité du pays dans le noir.
Quant à la mobilisation des ressources externes pour la réalisation de ses ambitions, elle est freinée par les réformes dont a besoin le secteur. La privatisation de ce dernier entamée il y a quelques années a montré ses limites tout en étant très peu efficace. Le gouvernement avec ses partenaires techniques cherche toujours la meilleure stratégie pour assurer l’efficacité et la durabilité du secteur électrique.
Gwladys Johnson Akinocho
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