(Agence Ecofin) - Au Kenya, une loi est actuellement en élaboration pour rendre obligatoire par les entreprises, le respect des normes d’efficacité énergétique fixées par l’Autorité de régulation du secteur. Des mesures assorties de sanctions dont l’introduction est jugée maladroite par les entreprises.
Au Kenya, les entreprises devront bientôt faire des investissements afin d’atteindre les objectifs d’efficacité énergétique fixés par l’Autorité de régulation des secteurs de l’énergie et du pétrole, sous peine de pénalité. Ces dispositions sont contenues dans une loi actuellement en étude et requérant également que les organisations emploient des personnes qualifiées pour réaliser un audit de leur consommation énergétique tous les quatre ans. Après l’audit, un plan d’efficacité énergétique sera élaboré par les entités.
L’autorité mettra en place des référentiels de consommation d’énergie par secteurs de l’économie en se basant sur les meilleures pratiques des entreprises enregistrant les meilleurs indicateurs. Elle aura compétence selon la loi de réaliser des audits énergétiques dans les entreprises afin de s’assurer que ces dernières sont aux normes.
« La fourniture de fausses informations à l’autorité de régulation est passible d’une amende ne pouvant excéder 10 millions de shillings ou d’une peine d’emprisonnement pour un délai ne pouvant excéder deux ans », peut-on lire dans la proposition de loi.
Les entreprises consommant plus qu’elles ne devraient, seront tenues de fournir un audit détaillé de leur consommation et d’établir un plan de réduction à un niveau plus acceptable. Elles devront également tenir un relevé de leur consommation qui sera soumis chaque année fiscale, avant fin juin, sous peine d’une amende de 1 million de shillings, d’une peine de prison d’un an ou des deux peines cumulées.
Les indices de consommation d’énergie seront revus chaque année par l’EPRA et permettront de classifier les entreprises en petites, moyennes et grandes consommatrices d’énergie. Enfin, des certificats d’économie d’énergie seront délivrés aux différentes entreprises avec les mentions « blanches » ou « vertes » pour les entités excédant ou respectant les différentes normes respectivement.
Selon les industrielles, ces nouvelles directives créeront un coût supplémentaire aux organisations, car elles nécessiteront parfois des investissements dans des installations plus coûteuses. « Alors qu’il n’y a pas de motivation pour inciter les entreprises à réaliser ces investissements d’efficacité énergétique, nous constatons un accroissement du coût des activités en plus du lot de régulations qui sont déjà imposées au marché. Nous voulons tous pratiquer l’efficacité énergétique, mais ce devrait être une stratégie économique supportée par le gouvernement et non une contrainte imposée aux entreprises sous peine d’amende », a confié au Daily, le directeur exécutif d’une entreprise industrielle basée à Nairobi qui a requis l’anonymat.
Gwladys Johnson Akinocho