(Agence Ecofin) - Miné par une crise sociale, sanitaire et sécuritaire, le Mali essaye de jeter les bases de sa relance économique. Un accord de facilité élargie de crédit (FEC) conclu avec le FMI est en cours d’implémentation et vise à adopter les réformes nécessaires pour rééquilibrer l’économie nationale.
Les autorités maliennes et les services du Fonds monétaire international (FMI) ont conclu un accord préliminaire pour la poursuite des réformes entreprises par Bamako dans le cadre de la facilité élargie de crédit (FEC) accordée au pays. C’est ce qu’a annoncé l’institution dans un communiqué publié le 13 janvier 2021.
Selon les responsables du FMI, cet accord de principe qui doit être validé par le conseil d’administration permettra le décaissement de 58 millions $ en faveur de l’Etat malien. Ce financement sera octroyé dans le cadre d’un accord FEC visant notamment à atténuer les pressions sur les dépenses, accroître les recettes fiscales et améliorer la gestion des finances publiques, tout en renforçant la gouvernance en faveur d’une croissance plus équitable.
D’après le FMI, les chocs sécuritaire, sanitaire et économique ont empêché la bonne poursuite des réformes engagées par l’Etat malien. Pour 2020 et 2021 par exemple, « le déficit budgétaire devrait se creuser, atteignant 5,5% du PIB […], du fait des mesures nécessaires pour lutter contre la pandémie et de la dégradation de la conjoncture », indique l’institution.
Cependant, ajoute-t-elle, « les pressions découlant de revendications salariales plus fortes, de l’augmentation des effectifs de la fonction publique, des faibles performances de quelques entreprises publiques et le resserrement des conditions de financements extérieurs obligent à réduire les dépenses d’investissement public ».
Pour les prochains mois, l’institution exhorte le gouvernement à mettre en œuvre des réformes « plus profondes » afin de rééquilibrer l’économie.
« Les finances publiques doivent être progressivement consolidées afin que leur viabilité soit assurée. Les services du FMI et les autorités ont convenu que les finances publiques commenceront à être rééquilibrées en 2022, l’objectif étant de ramener le déficit à 4,5% du PIB cette année-là, puis à 3% du PIB, soit le plafond fixé par l’UEMOA, d’ici 2024 », a déclaré Aliona Cebotari, chef d’équipe de la mission du FMI pour le Mali.
Pour rappel, les estimations indiquent que l’économie malienne s’est contractée de 2 % en 2020. Pour 2021, elle devrait se redresser à 4% selon les projections du FMI.
Moutiou Adjibi Nourou
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »