(Agence Ecofin) - Dans l'optique de protéger le pouvoir d'achat des populations, l'exécutif ivoirien avait décidé, en mai 2021, de geler les prix du gasoil. Alors que le niveau de l’inflation s’affiche en hausse cette année, le gouvernement vient d’annoncer des mesures supplémentaires.
Le gouvernement ivoirien a mis en place 9 nouvelles mesures pour faire face à l'inflation dans le pays. L'annonce a été faite le samedi 5 mars, via un communiqué de presse publié sur son site Internet.
Il s'agit de 55 millions de dollars de subvention des prix des produits pétroliers tels que le gasoil ; le plafonnement des prix de l’huile de palme raffinée, du sucre, du lait, du riz, de la tomate concentrée, de la viande de bœuf et des pâtes alimentaires, durant la période de janvier à mars ; un élargissement de la liste des produits de grande consommation et services avec une réglementation des prix ; l’instauration du principe de l’information préalable et de concertation, avant toute augmentation des prix des denrées de grande consommation pour une période de six mois ; et la soumission à autorisation des exportations de produits vivriers de grande consommation, notamment la banane plantain, le manioc et dérivés (attiéké, placali), l’igname, et le riz local.
Le gouvernement va également appuyer financièrement les acteurs du vivrier, démanteler les barrages routiers illégaux et informer les acteurs économiques et les populations sur les barrages réguliers, mettre en place une campagne d'information des « consommateurs sur les prix pratiqués, la disponibilité des produits de grande consommation et l’évolution des cours des produits et intrants sur le marché international ». Il sera par ailleurs procédé au « renforcement de la surveillance du respect de l’affichage et des prix des produits réglementés ».
L’inflation en Côte d'Ivoire est due, selon les autorités ivoiriennes, à plusieurs facteurs tels que la hausse des coûts du transport maritime et des cours du pétrole à l'international et la situation sécuritaire dans le Sahel, principal pourvoyeur de protéines animales au pays. Au plan local, la faible pluviométrie et le retard des pluies ont provoqué une baisse de la production vivrière.
A travers la mise en place de ces réformes, le gouvernement entend « préserver le pouvoir d’achat des populations ».
Déjà, à la mi-2021, Abidjan a été classé par le cabinet Mercer, dans son rapport annuel sur le coût de la vie dans le monde, quatrième ville la plus chère d'Afrique. L'étude a porté sur le logement, l’alimentation, le divertissement, le transport, la santé et près de 200 autres produits et services.
Cette même année, soit en juillet, le Premier ministre, Patrick Achi, a annoncé « la réactivation et le renforcement des actions du Conseil national de lutte contre la vie chère (CNLVC) », dont les activités avaient baissé du fait de la covid-19. La structure est censée endiguer le phénomène de la hausse excessive des denrées alimentaires.
Pour rappel, le CNLVC est l'instrument mis en place par le gouvernement ivoirien, afin de garder un œil sur l'évolution des prix. « Il est un cadre permanent d’échanges entre les différents acteurs du secteur ».
Jean-Marc Gogbeu, stagiaire
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