(Agence Ecofin) - Le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass (photo), a déclaré cette semaine que les pertes économiques liées au coronavirus seraient plus importantes que prévu. Dans un contexte économique qui s’annonce difficile, le responsable s’inquiète du manque de fonds pour aider les plus pauvres.
Selon David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale, les estimations de 5000 milliards $ de richesses détruites évoquées lors d’analyses préliminaires sur les dégâts de la COVID-19 sont bien en dessous de la véritable réalité. Cette situation qui annonce une récession économique pour plusieurs pays devrait d’ailleurs impacter plus fortement les pays pauvres que leurs homologues plus riches.
Si les économies les plus avancées vont afficher les pires récessions en termes de pourcentage, ce sont « les pays les plus pauvres qui feront face aux contractions les plus dangereuses parce qu'ils étaient déjà près du seuil de pauvreté avant la pandémie », indique M. Malpass. Ainsi, alors que la nouvelle crise souligne l’urgence pour les pays en développement de restructurer leurs économies, la Banque mondiale s’attend désormais à ce que le nombre de personnes qui basculeront dans la pauvreté extrême soit bien supérieur aux 60 millions annoncés en mai 2020.
Malgré cette urgence, le responsable indique qu’il y a un manque de « moyens » pour venir en aide aux pays les plus pauvres. En effet, la crise sanitaire induite par le nouveau coronavirus a poussé l’institution à utiliser les financements prévus pour « l’avenir » afin d’aider les pays les plus vulnérables à apporter des réponses immédiates à la pandémie. Cette situation rend désormais difficile le financement des réformes nécessaires pour permettre à ces pays de faire face aux conséquences économiques générées par la covid-19.
« L'investissement dont on a besoin pour l'avenir se perd dans la lutte contre la pandémie », a indiqué le responsable dans une interview accordée à l’AFP. Notons qu’au total, la Banque mondiale envisage de fournir un financement de près de 160 milliards $ aux pays les plus vulnérables pour les aider à lutter contre la pandémie.
Moutiou Adjibi Nourou
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