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Arborescence Capital : apporter de la valeur aux énergies renouvelables en Afrique

Depuis quatre ans, Arborescence Capital a élargi à l’Afrique ses activités en matière d’investissement dans les énergies renouvelables. Quel retour d’expérience peut-on en tirer ? Il apparaît que le fort potentiel de ce marché n’est pas démenti. Toutefois, les réalisations concrètes à ce stade ne sont pas encore à la hauteur des besoins et des enjeux en raison de divers facteurs bloquants. Une approche pragmatique est requise pour surmonter les obstacles en tous genres et accélérer la mise en œuvre d’infrastructures d’énergie renouvelable tant attendues par les populations et l’économie.

 

Un marché à fort potentiel

Du point de vue de l’électricité, l’attrait pour le continent noir est dû précisément au fait qu’il est dans le noir. Tout le monde a en tête le planisphère agencé de façon à permettre de voir en un coup d’œil la photo satellite des différentes surfaces du globe la nuit. A part les déserts et les montagnes, le seul espace sans lumière est l’Afrique subsaharienne. La population africaine représente 15% de la population mondiale et sa consommation en électricité 3% de la consommation mondiale. Seule une fraction (20%) a accès à l’électricité. La capacité de production installée de toute l’Afrique subsaharienne, soit 68 GW, avec ses 48 pays, ne dépasse pas la puissance de génération de l’Espagne. Le déficit énergétique est un problème structurel dans une trentaine de pays qui souffrent quotidiennement de coupures d’électricité et de délestages. Mais c’est justement ce retard qui justifie le potentiel de croissance du secteur énergétique africain. Car la population, et particulièrement la classe moyenne urbaine, progresse rapidement en nombre et en pouvoir d’achat et est assoiffée d’électricité. Selon la Banque africaine de développement, les besoins en capacité de génération s’élèvent à 269 GW au cours des vingt prochaines années et impliquent des investissements de l’ordre de 563 milliards $.

Dans la mesure où en matière d’énergie « l’Afrique est riche en ressources mais pauvre en production », les énergies renouvelables devraient constituer une proportion significative de ces investissements. Les considérations environnementales y sont pour quelque chose, mais ne l’emportent pas si, en termes économiques, l’équation n’est pas solide. Or il s’avère qu’avec les avancées technologiques continues et les baisses de coût associées, les énergies renouvelables deviennent très compétitives. Toute proportion gardée, un processus analogue à la loi de Moore, qui régit la puissance des calculs des ordinateurs et leur prix, est observable dans le domaine de l’énergie solaire, où le rendement des cellules photovoltaïques augmente d’année en année à coût constant. Ce qui fait qu’au total, le coût normalisé de l’électricité[1] d’origine renouvelable est nettement en dessous de la parité réseau, souvent adossée à du thermique fuel en Afrique.

La pertinence des énergies renouvelables tient aussi à leur simplicité et à leur adaptabilité. Les installations de production sont basées sur des technologies éprouvées et robustes, et elles peuvent, pour autant que les sources d’énergie soient présentes (hydraulique, vent, irradiation solaire, biomasse), être proches des bassins de consommation, économisant les coûts d’investissement dans la transmission, souvent gigantesques. Le reproche fait aux énergies renouvelables tenant à leur intermittence est de moins en moins valable. Les solutions hybrides (par exemple, solaire-diesel) ou les techniques de stockage commencent à se perfectionner. Compte tenu du déficit structurel d’énergie, de l’abondance des gisements de vent, d’irradiation solaire, de biomasse ou d’hydraulique et de l’optimisation des coûts, l’Afrique est donc le territoire rêvé pour les énergies renouvelables. Et pourtant, peu de projets sont sortis de terre et sont opérationnels. Cherchez l’erreur !

 

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Répartition de la production d’électricité en Afrique subsaharienne en 2012 (440 Twh). (Source : IAE)

 

Des barrières à l’entrée trop élevées

En dehors de pays comme l’Afrique du Sud et quelques marchés d’Afrique de l’Est comme l’Ouganda, le Kenya, le Ghana ou l’Ethiopie, les énergies renouvelables, abstraction faite de l’hydroélectricité tributaire de grands barrages, sont balbutiantes au sud du Sahara. En cause, des facteurs institutionnels, mais aussi des insuffisances sur le plan opérationnel et technique. Faute de capacité d’investissement de la part des opérateurs historiques d’électricité, généralement contrôlés par les Etats, les projets de génération d’électricité renouvelable sont laissés à l’initiative du secteur privé sous régime de producteur indépendant bénéficiant d’un contrat de vente d’électricité avec l’opérateur public et l’Etat. Cependant, dans la plupart des pays, la vision et l’engagement des pouvoirs publics à l’égard du développement des énergies renouvelables sont faibles ou inexistants. Il s’ensuit un cadre juridique et règlementaire qui n’est pas clairement établi, ainsi que des procédures d’autorisation sinusoïdales.

Les accords de vente d’électricité sont signés avec les sociétés nationales qui détiennent le monopole du transport et de la distribution. Quel que soit le tarif de vente contracté, leur capacité de paiement est sujette à caution du fait d’une situation financière rarement florissante. Un appel à la garantie souveraine est, dès lors, prévu par les contrats de vente. Ce qui ne résout pas forcément le problème si la solvabilité de l’Etat, ce qui est souvent le cas dans nombre de pays, laisse à désirer. Dans un domaine qui requiert une visibilité et une stabilité sur le long terme, car les licences de production portent sur une échéance de 20 à 25 ans, ces lacunes aggravent la perception du risque souverain, augmentent le coût du capital et dissuadent pas mal de bonnes volontés.

Les freins ne sont pas minces non plus sur le plan technique et opérationnel. L’intermittence des énergies renouvelables et l’instabilité qu’elle peut susciter sur le réseau ne sont pas encore maîtrisées par les entités en charge de la transmission et de la distribution de l’électricité. Par ailleurs, l’état des réseaux électriques eux-mêmes est loin d’être parfait et nécessite, préalablement à l’injection de nouvelles capacités de production (surtout renouvelables), un renforcement et une modernisation. Ce qui suppose du temps et de l’argent que la compagnie publique ou l’Etat doit mettre sur la table avant que les nouveaux projets d’énergie renouvelable puissent démarrer. La question du tarif de vente de l’électricité peut être aussi une source de difficulté. Bien que le coût de production d’électricité renouvelable soit économiquement compétitif par rapport à une base installée, assise sur du thermique, fuel ou gaz, les prix de vente de l’électricité aux consommateurs sont souvent subventionnés par les gouvernements afin d’assurer une certaine paix sociale. Faussant la vérité des prix, les subventions ne permettent pas aux projets d’énergie renouvelable de trouver leur place. L’addition ou la combinaison de ces différents facteurs font qu’en Afrique il y a 1000 fois plus de protocoles d’accords et de conventions d’établissement signés que de projets réels opérationnels.

 

Des solutions pragmatiques

Ainsi faut-il s’armer de patience pour accéder au marché africain des énergies renouvelables, dont le potentiel mirifique le dispute à une réalité de terrain plus rugueuse. Et il y a lieu de procéder à des structurations juridiques, financières et techniques adaptées à des circonstances spécifiques. Des mesures sont à prendre au niveau du cadre juridique et institutionnel. Souvent, faute d’être au bénéfice d’un corpus légal et tarifaire propre à la production d’énergies renouvelables et prêt à l’emploi, il s’agit de substituer des dispositions législatives et réglementaires existantes de portée plus générale. Et il faut saisir l’opportunité de la réalisation d’un projet pour travailler en bonne entente avec les pouvoirs publics et parvenir rapidement à la production d’une jurisprudence, à l’initiation d’une procédure ou à la création d’une nouvelle législation gouvernant les infrastructures (loi sur le partenariat public-privé, droit des concessions, loi sur la production indépendante d’électricité, dispositions tarifaires en faveur des producteurs indépendants, instauration d’organes de régulation).

Sur le plan financier, le premier sujet majeur est la garantie d’Etat censée couvrir les contrats de vente d’électricité. C’est ici que doit se trouver le vrai rôle des institutions financières internationales. La Banque mondiale, la SFI, la BEI, les banques régionales de développement, les agences de développement bilatérales avaient pris l’habitude d’investir directement dans des projets privés. C’était tout à fait louable. Mais maintenant que d’innombrables acteurs financiers privés ont lancé des fonds d’investissement, recyclant des capitaux en mal de rendement du fait de la chute des taux d’intérêt dans les pays du Nord, les institutions internationales pourraient moins financer et plus garantir. Ce qui empêcherait un effet d’éviction à l’égard des investisseurs et financeurs privés et, en même temps, aiderait les Etats à faible rating à faire face à leurs engagements souverains vis-à-vis des contractants privés dans le cadre de projets d’infrastructure et d’énergie renouvelable. L’autre point concerne le rétablissement d’une structure de prix à la consommation de l’électricité en ligne avec les coûts de production effectifs, de façon à éliminer les distorsions artificielles préjudiciables aux énergies renouvelables. A cet égard, le démantèlement des subventions est un passage obligé. La crise des finances publiques et les pressions du FMI y poussent progressivement. La baisse du prix du pétrole aussi devrait faciliter les choses.

Sur le plan technique, on constate que beaucoup de projets sont morts nés en raison d’une mauvaise conception. Et d’autres traînent en longueur et ne parviennent pas au stade de construction car non conformes aux standards d’intervention des investisseurs et de financement des prêteurs. Un accompagnement et une assistance sont, par conséquent, indispensables pour les développeurs de projets afin qu’ils puissent mener les dossiers jusqu’à la phase de bancabilité. Des facilités sont mises en place par des bailleurs de fonds dans ce sens et méritent d’être renforcées.

Il est indéniable que le marché des énergies renouvelables en Afrique brille par ses perspectives. Toutefois, dans l’immédiat, il est plus une terre d’aventure et de pionnier qu’un eldorado et un long fleuve tranquille. Dans ces conditions, tant les gouvernements que les investisseurs institutionnels et les développeurs de projets gagnent à être accompagnés et conseillés par des professionnels aguerris. C’est l’offre que proposent des sociétés d’investissement comme Arborescence Capital.

Article paru dans le magazine ENERGIES AFRICAINES No1

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