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L’Afghanistan, un potentiel minier énorme qui pourrait transformer le pays

  • Date de création: 03 septembre 2021 17:23

(Agence Ecofin) - Dans la nuit du 30 au 31 août dernier, les derniers soldats américains ont quitté l’Afghanistan, mettant ainsi fin à une présence militaire qui aura duré 20 ans. Mais alors que les Alliés se chargeaient d’un vaste programme d’évacuation de leurs ressortissants, des auxiliaires locaux et autres Afghans souhaitant quitter le pays, les yeux de certains spécialistes se sont parallèlement tournés vers les immenses réserves minières du pays. Largement inexploitées jusqu’ici à cause de l’instabilité quasi permanente du pays, elles pourraient enfin être extraites et participer au développement de l’Afghanistan, si le régime en place s’en donne les moyens. Explications.

1000 à 3000 milliards de dollars de ressources minérales

Les données sur les ressources minérales hébergées par le sous-sol afghan sont assez récentes. Depuis l’époque de l’occupation soviétique du pays, pourtant, l’Afghanistan est déjà reconnu comme un territoire au potentiel minéral intéressant, mais il faudra attendre 2010 et les travaux de l’armée américaine, aidée des géologues de l’US Geological Survey (USGS), pour avoir des informations plus précises. Avec la technologie la plus avancée il y a 10 ans, ils sont arrivés à fournir une image assez précise du sous-sol afghan et de ses réserves. Ils identifient ainsi des ressources évaluées alors à 1 billion $ (1000 milliards de dollars) comprenant 60 millions de tonnes de cuivre, 1,4 million d’éléments de terres rares, 2,2 milliards de tonnes de fer, du platine, de l’argent et surtout du lithium. Pour cette dernière ressource, une expression est apparue dans le milieu du renseignement militaire américain en 2010 pour rendre compte des immenses réserves du pays, qualifiant l’Afghanistan d’«Arabie Saoudite du lithium ».

Pour cette dernière ressource, une expression est apparue dans le milieu du renseignement militaire américain en 2010 pour rendre compte des immenses réserves du pays, qualifiant l’Afghanistan d’«Arabie Saoudite du lithium ».

Le pays a beaucoup à gagner en exploitant son potentiel de minéraux importants pour la transition énergétique. Le lithium est nécessaire aux batteries utilisées dans les véhicules électriques, moyen de locomotion en passe de remplacer les moteurs thermiques aux États-Unis et dans la plupart des pays européens.

Toujours dans le cadre de la révolution verte, le cuivre, dont le prix a établi un nouveau record à plus de 10 000 $ il y a quelques mois, n’est pas en reste avec une demande mondiale qui est en train d’exploser. Notons que la prise de conscience mondiale de l’importance de ces différents minéraux a déjà conduit le gouvernement du président Achraf Ghani (en fuite à la veille de l’arrivée des talibans à Kaboul) à réévaluer à la hausse ces ressources minérales. Selon le rapport datant de 2017, elles sont maintenant estimées à 3000 milliards dollars, un chiffre qui pourrait encore grimper au fur et à mesure que la demande mondiale et les prix progressent.

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Une chance pour le 7e pays le plus pauvre de la planète, selon les estimations du FMI en 2020.

Selon un rapport de la Banque mondiale publié en mai 2020, l’offre mondiale de minéraux comme le graphite ou le lithium pourrait croitre de 500% d’ici 2050 pour répondre à la demande. L’institution précise également qu’il faudra 3 milliards de tonnes de ces différents métaux dans les technologies d’énergie propre que sont le solaire, l’éolien, etc.

Pourquoi maintenant ?

Vu l’importance de ces ressources pour l’humanité, on pourrait s’étonner qu’aucune activité minière d’envergure ne soit menée en Afghanistan depuis des années. Aucune des grandes compagnies minières occidentales n’y est active et c’est la même chose pour les juniors minières. Les États-Unis, qui ont occupé le pays pendant 20 ans et sont à l’origine des données les plus précises sur ces ressources n’ont jamais extrait officiellement la moindre tonne alors que le Congrès américain a, par exemple, fait des éléments de terres rares, en quantité non négligeable en Afghanistan, des métaux « critiques pour la sécurité nationale ».

Les États-Unis, qui ont occupé le pays pendant 20 ans et sont à l’origine des données les plus précises sur ces ressources n’ont jamais extrait officiellement la moindre tonne, alors que le Congrès américain a, par exemple, fait des éléments de terres rares, en quantité non négligeable en Afghanistan, des métaux « critiques pour la sécurité nationale ».

Seulement, l’Afghanistan de ces 20 dernières années n’a pas vraiment été un havre de paix, loin de là. Si l’offensive américaine lancée en 2001 après les attentats du 11 septembre a permis de chasser les talibans du pouvoir, et avec eux les combattants d’Al-Qaida, elle n’a en revanche jamais permis l’instauration d’un régime central ayant pouvoir sur l’ensemble du territoire. Or, les conditions sociopolitiques et la sécurité sont aussi importantes pour les compagnies minières, que l’abondance de ressources minérales dans une juridiction.

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Des richesses du sous-sol estimées à 3000 milliards dollars.

Cependant, la situation semble évoluer dans le bon sens avec la deuxième arrivée au pouvoir des talibans. Alors qu’au cours de leur premier passage à la tête du pays, ils se sont mis à dos la quasi-totalité de la communauté internationale en raison d’une accointance avec les mouvements terroristes et d’une application stricte de la charia, les talibans semblent désormais avoir appris de leurs erreurs. Ils se sont déclarés disposés à respecter les droits de l’homme et, fait encore plus significatif, ils contrôlent effectivement l’ensemble du pays, à l’exception de quelques zones marginales comme la vallée du Panshir. Pour la première fois dans l’histoire récente de l’Afghanistan, la sécurité des opérations minières devrait pouvoir être garantie, ce qui ouvrirait la porte à l’arrivée des investisseurs russes et surtout chinois.

Quels obstacles restent-ils ?

7e pays le plus pauvre de la planète en 2020, selon les estimations du FMI, l’Afghanistan est peut-être aujourd’hui à un tournant décisif pour son développement. Si celui-ci est bien négocié par le pouvoir en place à Kaboul, le pays pourrait sortir de sa situation actuelle. Poursuivre la sécurisation du pays reste évidemment primordial, dans un pays qui, depuis des décennies, n’a connu que violence et guerre, et quelques brèves périodes d’accalmie. Il faudra aussi que le gouvernement afghan mette en place un cadre réglementaire qui rassure les potentiels investisseurs, notamment en ce qui concerne la protection de leurs investissements dans le pays. En dehors de la législation, le pays devra aussi se doter d’institutions fortes et se préparer à une lutte ardue contre la corruption, l’un des maux qui ont miné le régime précédent. Faute de quoi, des frustrations naitront si l’élite au pouvoir accapare les revenus miniers sans l’utiliser pour assurer un meilleur niveau de vie à la population. L’Afghanistan risquerait alors de retomber dans un autre cercle de violence et devenir l’un des nouveaux cas de la « malédiction des ressources naturelles », qui voit des pays riches en ressources minières rester pauvres malgré tout. L’un des exemples en la matière étant la RDC, qui tente néanmoins actuellement d’y mettre fin.

Si toutes ces conditions sont remplies, il faudra quand même attendre plusieurs années, voire décennies, avant de voir arriver sur le marché les minéraux afghans. Le processus d’exploitation minière reste en effet malgré tout assez long et coûteux. Néanmoins, ce processus pourrait être accéléré vu l’intérêt marqué de la Chine. L’empire du Milieu fait partie des rares pays qui ont tendu très tôt la main aux talibans, dès leur arrivée au pouvoir. La Chine a besoin de ces ressources, aussi bien pour des raisons stratégiques qu’économiques, et a les moyens de les exploiter.

Emiliano Tossou

Emiliano


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