(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, Eskom, la compagnie en charge de la fourniture électrique, désire combler ses 66 milliards de rands (environ 5,5 milliards $) de déficit grâce à l’augmentation du tarif électrique. C’est ce qu’a affirmé l’organisation, hier, lors d’une audition publique organisée par l’Agence nationale sud-africaine de régulation de l’énergie (Nersa).
Eskom justifie sa demande par le fait qu’elle cède l’énergie à un prix inférieur à son coût de production. Elle a affirmé dépenser plus et enregistrer moins de recettes que les prévisions faites par la Nersa, lors de la détermination du tarif électrique pour les exercices budgétaires 2014/15, 2015/16 et 2016/17. La conséquence, selon elle, d’un ralentissement de la croissance économique, d’une fluctuation des prix des matières premières et d’une baisse de la confiance des investisseurs.
Eskom fournit environ 95% de l’énergie consommée dans le pays. En janvier 2018, elle a échappé de justesse à une faillite induite par un manque de liquidité. La compagnie n'a dû son sauvetage qu’à l’intervention de l’appareil étatique qui a, entre autres, remplacé l’ensemble de son directoire afin de regagner la confiance des investisseurs. Cependant, le plan de sortie de crise reste à élaborer et à mettre en œuvre, et malgré les 2 milliards $ mobilisés auprès des investisseurs locaux, il faudra encore à la compagnie, 6,1 milliards $ pour pouvoir achever l’exercice budgétaire 2018/19.
Rappelons qu’au cours de l’année écoulée, la compagnie avait sollicité une hausse de tarif de 19,9% qui s’était heurtée au refus du régulateur qui n’avait permis que 5,23% d’augmentation. Il se prononcera sur cette nouvelle requête, le 21 juin prochain.
Gwladys Johnson Akinocho