(Agence Ecofin) - Miné par un important déficit financier et le manque d’infrastructures, Madagascar tente d’amener son secteur électrique à l’équilibre financier. L’un des outils à sa disposition est le tarif électrique, mais l’augmentation de ce dernier est loin d’être une mince affaire.
A Madagascar, la Jirama, la compagnie électrique nationale, mène des négociations avec les bailleurs pour l’application d’une version améliorée d’Optima, la nouvelle formule de tarification électrique. Cette dernière, qui implique une hausse du tarif variant selon la consommation, a été exigée par les bailleurs de fonds, dont la Banque mondiale, pour contribuer à la restauration de l’équilibre financier de la compagnie nationale.
Cependant suite aux protestations des populations, le gouvernement a ordonné son annulation il y a quelques semaines. « Il s’agit de la troisième version du tarif, proposée par la Jirama depuis le début de l’année. Nous n’avons pas suspendu ce projet, mais nous l’avons tout simplement révisé en intégrant une tranche intermédiaire afin d’appliquer plus de justice sociale », a affirmé Solo Andriamanampisoa (photo), le président du Conseil d’administration de la compagnie.
Cette nouvelle révision a donné lieu à la création de quatre catégories d’abonnés selon la consommation à savoir : social, économique, confort et superconfort. Une application qui risque de se trouver confrontée à un autre type de difficultés. Il est, en effet, très courant qu’un seul abonné desserve plusieurs ménages à faible revenu. Cela conduit à une facture élevée qui disqualifie ces ménages défavorisés des avantages sociaux proposés par la tarification.
#Optima, c’est soutenir les classes les plus défavorisées, le développement équitable des régions et une mise en œuvre progressive d’une véritable péréquation tarifaire.#Electricitépourtous#Alefa_JIRAMA pic.twitter.com/QiOmnYe1fi
— JIRAMA OFFICIEL (@JiramaOfficiel) January 22, 2021
Cette nouvelle formule permet à la compagnie de réaliser un profit de 32 milliards d’ariarys (8,4 millions $) contre les 50 milliards d’ariarys précédemment projetés. Reste à savoir si cette nouvelle formule ne sera pas remise en cause une fois de plus, sous la pression sociale. En attendant, la Jirama cumule un déficit énergétique de 1 milliard $ depuis 2009.
Gwladys Johnson Akinocho
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