(Agence Ecofin) - L’adéquation du tarif électrique par rapport au coût d’acquisition de l’électricité est l’un des plus grands défis de Madagascar qui cède l’électricité 40 % moins chère qu’il ne l’achète. Une situation à laquelle la Banque mondiale conseille vivement de remédier.
A Madagascar, la réforme tarifaire entamée par la Jirama, la compagnie électrique nationale est une nécessité. C’est ce que l’on retient de la lettre adressée par Idah Pswarayi-Riddihough, la directrice des opérations de la Banque mondiale à Madagascar au ministre malgache des Finances, Richard Randriamandrato.
Selon la responsable, le nouveau plan tarifaire « Optima» qui induit une hausse est nécessaire pour accroître l’accès à l’énergie qui n’est actuellement que de 15 %, tout en faisant baisser le déficit budgétaire du secteur électrique. « Actuellement, seulement 15 % de la population a accès à l’électricité fournie par la Jirama. Il faudra de l’argent, de nouveaux investissements dans le secteur, ainsi que des réformes d’une grande portée pour surmonter les anciennes mauvaises dynamiques qui continuent d’empêcher les résultats que le peuple malgache mérite », a affirmé la directrice.
Entre 2009 et maintenant, le secteur électrique malgache a cumulé 1 milliard $ de déficit en raison de l’inadaptation de son tarif électrique notamment. La Jirama sert en effet l’électricité à un prix inférieur de 40 % à celui de son acquisition auprès des producteurs. Une situation qui selon Idah Pswarayi-Riddihough n’a profité qu’aux 10 % des plus grands consommateurs de la Jirama et aux fournisseurs qui ont réalisé des marges excessives.
« Notre objectif est d’assurer une électricité suffisante pour tous en veillant à ce que les tarifs tiennent compte de (i) la capacité de payer des clients, en particulier les plus vulnérables, (ii) permettent à la JIRAMA d’entrer dans une trajectoire lui permettant de retrouver un équilibre financier dans un délai de 3 à 4 ans », a poursuivi la responsable.
Avec cet appui à la nouvelle tarification, la représentante de la Banque mondiale met une pression supplémentaire sur le ministère des Finances malgache qui sous la pression des populations a reporté son application. Ces dernières estiment en effet qu’une hausse du tarif électrique national dans le contexte de ralentissement économique induit par la pandémie de la Covid-19 est antisociale.
Gwladys Johnson Akinocho
Lire aussi: