(Agence Ecofin) - Le groupe De Beers discutait avec le gouvernement namibien depuis plusieurs années pour renégocier les termes de leur partenariat afin qu’il continue l’extraction de diamants sur ses mines terrestres. Un terrain d’entente a finalement été trouvé.
En Namibie, le gouvernement a accordé des allègements fiscaux au groupe De Beers pour lui permettre de poursuivre ses opérations terrestres de diamants pour 20 années supplémentaires, soit jusqu’en 2042. Les deux parties ont convenu cette semaine d’un nouveau plan d’affaires pour leur filiale détenue à parts égales Namdeb, qui va payer 5 % de redevances sur ses ventes entre 2021 et 2025, contre 10 % auparavant.
L’objectif de cette décision est, apprend-on, de permettre à l’entreprise de continuer à contribuer à l’économie namibienne alors qu’elle indiquait depuis 2019 qu’il ne lui est plus rentable d’opérer sous le précédent régime fiscal. Selon les estimations, en prolongeant la durée de vie des opérations terrestres de diamants pour 20 nouvelles années, Namdeb va générer grâce aux taxes, dividendes et redevances sur la période une contribution fiscale de 40 milliards de dollars namibiens (environ 2,7 milliards $).
En outre, cela permettra de créer 600 nouveaux emplois, des avantages pour les partenaires communautaires et de produire 8 millions de carats supplémentaires. « Le gouvernement a compris l’impact fondamental que la fermeture de la mine Namdeb à la fin de 2022 aurait eu sur la Namibie. Par conséquent, il était impératif de sauvegarder cette opération dans l’intérêt du maintien de la durée de vie de la mine, tant pour l’économie nationale que pour préserver l’emploi de notre peuple et les moyens de subsistance des familles qui en dépendent », commente le ministre des Mines et de l’Energie, Tom Alweendo, qui reconnait que l’exploitation minière reste l’épine dorsale de l’économie namibienne.
Il faut dire que le secteur minier représente 10 % du PIB namibien et compte pour plus de 50 % dans les exportations du pays. La Namibie est 4e producteur mondial d’uranium et fait partie du top 10 des plus grands producteurs de diamants au monde notamment grâce à son partenariat avec De Beers tant sur les opérations terrestres que marines.
Alors que l’Etat veut augmenter la contribution des mines à l’économie, les deux ressources joueront un grand rôle, tout comme les minéraux d’avenir que le sous-sol namibien héberge, en l’occurrence l’étain, le cuivre, le zinc, le lithium, le tantale ou encore les terres rares.
Louis-Nino Kansoun
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