(Agence Ecofin) - En RDC, MMG exploite depuis 2017 la mine de cuivre Kinsevere. La société y a annoncé cette année un investissement de 550 à 600 millions de dollars pour en prolonger la durée de vie de 13 ans, à partir de 2022.
La compagnie minière MMG, enregistrée à Hong Kong, a annoncé le jeudi 13 octobre son intention d’ouvrir une procédure d’arbitrage devant la Chambre de commerce internationale à Paris et à Genève contre la Gécamines. La compagnie minière nationale congolaise est accusée par la partie chinoise de violer ses droits sur plusieurs concessions minières dans le Katanga.
Le premier incident évoqué par MMG fait référence le 16 septembre dernier à l’incursion sur la concession de Nambulwa de forces armées qui ont chassé, le 23 septembre, le personnel régulièrement installé. Si les employés et sous-traitants de MMG ont pu retourner sur le site depuis le 28 septembre, les forces armées seraient toujours présentes.
Le second incident porte sur la concession Sokoroshe II où le même scénario s’est déroulé un peu plus tôt dans l’année, le 1er juillet, avec cette fois les employés et autres contractuels de la société qui n’ont en effet pas pu retourner sur le site, empêchés par les militaires.
Dans les deux cas, la compagnie indique qu’elle a été informée de la conclusion de différents accords entre la Gécamines et des sociétés tierces, permettant à ces dernières de mener des activités sur les zones en question.
Ces zones feraient pourtant partie de baux miniers conclus avec la Gécamines et devraient permettre à MMG d’augmenter la production de cuivre à Kinsevere, sa seule mine exploitée en RDC. Selon la compagnie, la Gécamines justifie ces actions par les violations des accords miniers par MMG.
Si la Gécamines n’a pas encore réagi à ce communiqué de la partie chinoise, il faut souligner que la compagnie minière nationale n’en est pas à son premier différend avec des partenaires cette année. Depuis quelques mois, elle est en effet opposée au chinois CMOC qu’elle accuse de multiples violations du partenariat les liants, notamment de sous-évaluer les réserves de la mine de cuivre-cobalt Tenke Fungurume et de payer des redevances insuffisantes.
D’une manière générale, il faut dire que le climat des affaires est plutôt tendu depuis plus d’un an entre Kinshasa et certains de ses partenaires dans le secteur minier, depuis la décision prise par le président Félix Tshisekedi de revoir les contrats miniers conclus sous le régime de son prédécesseur Joseph Kabila.
Rappelons que la mine de cuivre Kinsevere est entrée en production en 2017. Elle a livré 22 090 tonnes de cathodes de cuivre au premier semestre 2022. MMG a annoncé en mars un projet de 550 à 600 millions $ destiné notamment à prolonger la durée de vie de la mine de 13 ans à partir de 2022, avec une production annuelle de 80 000 tonnes de cathodes de cuivre et 4 à 6 000 tonnes d’hydroxyde de cobalt.
Emiliano Tossou
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