(Agence Ecofin) - Le retard dans le développement de l’usine de liquéfaction de gaz naturel au Mozambique fait craindre le pire aux acteurs du secteur énergétique qui participent à ce projet.
La société d’ingénierie italienne Saipem, a annoncé le 28 avril qu’elle mène des évaluations en étroite collaboration avec le géant français Total, pour préserver la valeur du projet de gaz naturel liquéfié Mozambique LNG, situé dans le nord-est du Mozambique. Ceci fait suite à la déclaration de la force majeure effectuée quatre jours auparavant par l’opérateur Total sur ledit projet, à cause de la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays.
Cette situation affecte fortement Saipem concernant la mise à jour de ses perspectives pour cette année. Plus spécifiquement, la valeur du contrat de ce projet vaut 4 milliards d’euros pour l’italien dont environ 1,4 milliard sont destinés à des travaux prévus d’avril à la fin de 2021. Il s’agit donc du plus important des carnets de services de la société, d’où son inquiétude quant à l’arrêt indéfini des activités sur le site et l’impossibilité de définir une planification fiable de ses futures opérations.
« Compte tenu de l’incertitude plus élevée autour du projet, l’entreprise n’a pas fourni de mise à jour sur les prévisions pour 2021, mais les chiffres du consortium devront baisser de manière significative pour refléter le rééchelonnement du projet. Les résultats du premier trimestre 2021 sont inévitablement affectés par le contexte économique global, qui reste fortement impacté par la crise de la pandémie, par le ralentissement des activités E&C [l’exploration et la construction sous-marine] dans certains projets et par les récents événements au Mozambique », a commenté Stefano Cao (photo), directeur général de Saipem.
De son côté, Samer Mosis l’analyste en chef du fournisseur de données énergétiques S&P Global Platts Analytics, a spécifié que le risque de retard dû à la violence et aux troubles civils devrait retarder la mise en service de Mozambique LNG jusqu’en 2025 au moins. Cette situation met dans l’embarras bon nombre d’investisseurs et de compagnies pétrolières ainsi que le gouvernement mozambicain qui compte sur ce projet phare pour diversifier son économie.
Rappelons que des accords d’achat à long terme représentant plus de 11 millions de tonnes par an, ont déjà été conclus avec des sociétés comme Shell, EDF, CNOOC, un partenariat entre Centrica et Tokyo Gas, et une coentreprise entre JERA et CPC Corp.
Outre Mozambique LNG, Saipem intervient également dans le cadre de plusieurs autres projets de GNL, dont l’extension du septième train du projet Nigeria LNG, le projet russe Arctic LNG 2 et l’extension du terminal Tangguh en Indonésie.
Lorianne Biaou