(Agence Ecofin) - La pandémie du coronavirus n’a pas seulement affecté les finances des compagnies pétrogazières. Selon des analystes, elle a provoqué ces derniers mois des dépréciations d’actifs qui ont atteint 87 milliards de dollars chez sept grands producteurs.
Une analyse du groupe de réflexion Carbon Tracker, indique que Chevron, Shell, BP, Total, Repsol, Eni et Equinor ont collectivement vu leurs actifs de pétrole et de gaz dépréciés de 87 milliards de dollars au cours des neuf derniers mois. Ceci principalement en raison de la chute des prix du pétrole déjà en cours avant la pandémie du coronavirus et à cause de l’impact de la pandémie sur la demande.
Shell a comptabilisé une dépréciation de 16,8 milliards de dollars après impôts et après avoir révisé ses hypothèses de prix et les fondamentaux du marché. Total a enregistré des dépréciations de 8,1 milliards de dollars, dont 7 pour les sables bitumineux au Canada.
Chevron a signalé des dépréciations de 5 milliards de dollars, dont 1,8 milliard de dollars, principalement liés à des révisions à la baisse de ses perspectives de prix des hydrocarbures. La société américaine qui a annoncé ses pires résultats trimestriels depuis trois décennies, va réduire de 10 à 15 % ses effectifs mondiaux, soit 4 500 à 6 750 postes à supprimer.
BP, dont les chiffres de dépréciation d’actifs ne sont pas encore très précis, a réduit de moitié son dividende et promis de diminuer sa production de pétrole et de gaz de 40 % d’ici 2030 pour se réinventer et mieux s’adapter aux changements du marché. Le géant britannique va ainsi passer du statut de Compagnie pétrolière internationale (IOC) à celui de Compagnie énergétique intégrée (IEC). Un accent très particulier sera donc mis sur la production d’énergies plus propres et respectueuses de l’environnement.
La pandémie du coronavirus a créé la plus grosse période d’instabilité pour les compagnies pétrolières du monde même les plus solides financièrement.
Olivier de Souza