(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, Sasol vient de s’opposer à une demande de certains de ses actionnaires, visant à s’aligner immédiatement sur les résolutions de l’accord de Paris. La société explique que son objectif climatique de réduction de 10 % de ses émissions est déjà conforme à l’accord.
Sasol, le plus grand pétrochimiste africain et deuxième plus gros producteur de gaz à effet de serre en Afrique du Sud après l’Eskom, vient de rejeter plusieurs motions de certains de ses actionnaires visant à présenter des résolutions lors des prochaines assemblées générales, pour s’aligner sur l’accord de Paris.
Ces demandes, qui sont principalement portées par Just Share NPC et la Fondation Raith, conditionnent par ailleurs les futures rémunérations des dirigeants de la société à l’adhésion à l’accord de Paris. Si l’adhésion aux objectifs climatiques a été refusée, la société a néanmoins annoncé qu’elle examinera le volet rémunération de la demande, lors de l’assemblée générale, prévue pour se tenir le 20 novembre prochain.
Sasol a déclaré que les résolutions empiéteraient sur l’autorité de sa direction, et que dans tous les cas, son objectif de réduire les émissions de 10 % d’ici 2030 est conforme à l’accord de Paris.
« Les actionnaires ne peuvent pas usurper l’autorité des directeurs ou interférer dans la gestion d’une entreprise […]. Nous estimons que notre objectif et la feuille de route qui l’accompagne sont conformes aux principes de l’accord de Paris qui prévoit qu’ils doivent être adaptés aux conditions spécifiques de chacun des pays parties prenantes à l’accord », a affirmé la société dans un communiqué.
Récemment, l’Institut international du développement durable (IISD) a indiqué que les facilités fiscales et les subventions publiques dont bénéficie Sasol, notamment pour se défaire de sa dette, aggravent ses émissions en Afrique du Sud. Surtout, ajoute-t-il que l’aspect environnemental de ses activités est occulté par les pouvoirs publics.
Il y a quelques jours, le pétrochimiste a acheté 100 000 unités de crédit carbone pour se conformer à la nouvelle loi sur le carbone, en Afrique du Sud. Mais aux yeux de ses actionnaires, il en faudra plus.
En dehors de Sasol, de nombreuses autres grandes entreprises d’Afrique du Sud subissent des pressions pour prendre davantage de mesures vers la réduction du réchauffement climatique. Ceci, en réduisant les émissions et en ne finançant pas les installations qui exploitent ou utilisent des combustibles fossiles.
Olivier de Souza
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