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Nigeria : deux entreprises locales en concurrence pour acquérir les 30 % d’intérêt de Shell dans SPDC

  • Date de création: 09 juin 2022 11:47

(Agence Ecofin) - Au Nigeria, des décennies de harcèlement des militants armés, des communautés réticentes ou encore des affaires de pollution récurrentes ont conduit d’importants acteurs de l’industrie pétrogazière à reconsidérer leur présence, à se retirer ou à réduire leur exposition dans la région.

Selon des sources proches de Shell, deux sociétés pétrolières nigérianes : Heirs Oil and Gas et ND Western devraient soumettre une offre officielle à la société anglo-néerlandaise avant la fin de la semaine, en vue d’acquérir ses 30 % dans le consortium SPDC.

Ce consortium est l’un des plus grands producteurs de pétrole et de gaz du pays et opère principalement dans la région du delta du Niger, siège de plus de 70 % de la production nationale de pétrole et de gaz naturel. Le groupe est composé de la société publique du pétrole (NNPC), qui en contrôle 55 %, TotalEnergies (10 %) et Eni (5 %).

En mai 2021, Shell a annoncé son intention de se débarrasser de ses actifs en onshore pour se concentrer uniquement sur les périmètres en mer et les opportunités à haute valeur ajoutée en eaux profondes dans le pays. Une décision consécutive aux actes de vandalisme sur les pipelines de la société, les déversements et les nombreux procès auxquels la société fait face. Toute chose qui ralentit les opérations, selon Ben Van Beurden, le patron de Shell.

« Le fait de conserver cette activité qui est en proie depuis des années à des déversements causés par des sabotages d’oléoducs et des vols de pétrole, entraînant des réparations coûteuses, est incompatible avec notre stratégie de transition énergétique », a expliqué le responsable.

Selon le cabinet Wood Mackenzie, ces 30 % devraient valoir 2,3 milliards de dollars en considérant un baril à 50 dollars sur le long terme. Sachant que le baril s’échange à plus de 100 dollars actuellement, la valeur des parts devrait grimper davantage.

Selon de nombreux analystes, l’acquisition de ces intérêts reste une opération risquée pour le ou les futurs acquéreurs, car les problèmes liés au vandalisme devraient se poursuivre.

TotalEnergies, partenaire de Shell dans SPDC, cherche également à céder ses parts dans le consortium, toujours en raison de la situation sécuritaire précaire autour des installations à terre dans le delta du Niger. 

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18/05/2022 - Nigeria : TotalEnergies officialise la cession de ses 10 % d’actifs pétroliers à terre et en eaux peu profondes