(Agence Ecofin) - Afin de sécuriser l’approvisionnement en matières premières pour l’empire du Milieu, les entreprises chinoises renforcent depuis quelques années leur présence dans le secteur minier africain. Avec 100 millions de tonnes de réserves prouvées en bauxite, Minim Martap est un morceau de choix.
Au Cameroun, Metallurgical Corporation of China Limited (MCC) prendra part au développement de la mine de bauxite Minim Martap. C’est ce que révèle un communiqué de Canyon Resources, le propriétaire du projet qui a annoncé le 26 août la signature d’un accord de partenariat stratégique et d’un protocole d’entente avec l’entreprise chinoise déjà active dans l’extraction et le raffinage de la bauxite en Afrique.
We have executed a Strategic Partnership Agreement and MOU with MCC for the development of the Minim Martap #Bauxite Project. MCC will increase its involvement and provide all necessary support in financing, off-take, technical and business issues.
— CanyonResources (@CanyonResources) August 26, 2021
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Selon les termes de l’accord valable jusqu’en décembre 2022 au moins, MCC aidera Canyon à trouver des acheteurs pour la future production de bauxite. Elle fournira aussi un soutien financier destiné à la construction de la mine et renforcera également le soutien technique déjà apporté par sa filiale MCC-CIE, spécialisée dans l’ingénierie minière. Depuis décembre 2020, cette société apporte en effet son expertise à Canyon dans le cadre de l’étude de faisabilité bancable lancée sur le projet.
« C’est un grand avantage pour Canyon d’avoir un partenaire stratégique avec une grande expérience dans la construction et l’exploitation de projets miniers en Afrique […]. Ils connaissent très bien le projet Minim Martap […]. », a commenté Phillip Gallagher, DG de Canyon Resources.
Il faut souligner que ce partenariat est une nouvelle preuve de l’implication grandissante des entreprises chinoises dans le secteur minier africain aussi bien par le biais de l’acquisition de projets miniers, de partenariats de coentreprises ou en tant qu’entrepreneurs miniers. Dans certains pays d’Afrique centrale comme la RDC, le Cameroun ou le Congo, elles se substituent même à des compagnies australiennes ou canadiennes historiquement plus présentes sur le continent, comme c’est le cas actuellement avec le projet de fer Mbalam Nabeda partagé entre le Congo et le Cameroun.
Si cette présence permet le développement plutôt rapide des projets en raison de la facilité qu’ont les investisseurs chinois à obtenir le soutien des banques de l’empire du Milieu, certains considèrent que le sous-sol africain change juste de propriétaire, passant de l’influence occidentale à celle chinoise.
Emiliano Tossou
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