La lutte contre la promotion du discours russe en Afrique a débuté

(Agence Ecofin) - Le 8 mai, le G7 a publié une déclaration lançant la lutte contre la propagande russe dans le monde. Visiblement, l’Afrique n’échappe pas à ce combat qui pourrait voir certains acteurs du secteur audiovisuel pointés du doigt pour leur collaboration avec la Russie.

Alerté par les réseaux sociaux sur la possible diffusion de RT France en Afrique par l’opérateur de satellite Eutelsat, le Comité Diderot a mené ces deux derniers jours une enquête pour vérifier l’information. « Selon plusieurs plateformes de sattracking (pistage de signal satellite ; NDLR) RT France est toujours diffusé en Afrique subsaharienne par le satellite Eutelsat 16B. Nous cherchons à déterminer si c’est vrai », nous a confié André Lange, coordinateur de l’organisation.

Le Comité Diderot a été créé en mars 2022 par André Lange, chercheur dans le domaine de l’audiovisuel, et Jim Phillipoff, fondateur de la plate-forme satellite ukrainienne XTra TV. Il s’est donné pour mission de lutter contre la promotion du discours russe dans le monde.

Son intérêt pour l’Afrique date seulement de quelques jours. Finalement, aucune trace de la diffusion du signal de RT France en Afrique ne sera retrouvée sur le satellite suspecté.

Le 5 avril, le comité a lancé une pétition pour demander à l’Union Européenne de sanctionner les plateformes de télévision payantes russes NTV+ et Trikolor. Il s’agit des deux plateformes russes liées à Eutelsat par un accord de partenariat. Le Comité Diderot pense qu’une fois les deux groupes sanctionnés, Eutelsat n’aura pas d’autre choix que d’arrêter de transporter leurs chaînes.

Pour l’opérateur de satellite français ce serait un coup dur. Selon plusieurs sources, la Russie est son deuxième client.

En Afrique, seul StarTimes diffuse toujours RT. L’opérateur de télévision payante chinois ne devrait pas être inquiété. L’une des principales raisons des critiques envers Eutelsat est liée au fait que 20% du capital de l’opérateur de satellite est détenu par la banque d’investissement publique Bpi France.

Servan Ahougnon