Les importations européennes de charbon sud-africain en pleine augmentation depuis le début de l’année

(Agence Ecofin) - Au vu de ses faibles émissions de gaz à effet de serre et de son retard industriel, le continent africain apparait légitime pour exploiter ses abondantes ressources fossiles. Surtout que les pays riches continuent d’utiliser ces mêmes ressources selon les circonstances. 

Depuis le début de l’année 2022 et l’apparition du conflit russo-ukrainien, les importations de charbon depuis l’Afrique du Sud vers l’Union européenne sont en pleine croissance. Selon des sources concordantes, au cours des 5 premiers mois de cette année, les pays européens ont importé plus de 3,24 millions de tonnes de charbon sud-africain, soit une hausse de plus de 40% par rapport au total de 2021. 

Les sanctions prises par l’UE et l’embargo sur les énergies fossiles russes ont eu un effet pervers sur l’économie et l’industrie européenne qui en dépendaient beaucoup. La dernière sanction en date est l’arrêt total des importations de charbon russe, une décision qui est entrée en vigueur le mercredi 10 août 2022.

Face à une crise induite par ses propres décisions, l’Europe se tourne vers d’autres marchés, notamment pour sa sécurité énergétique et préparer l’hiver. Cependant, cette approche soulève plusieurs questions d’ordre éthique et remet en question les engagements climatiques. En effet, les pays européens riches exercent fréquemment des pressions sur les pays africains en développement pour que ces derniers abandonnent leurs ressources fossiles, sans considérer leurs problèmes pratiques et leur retard industriel.  

Lors de la dernière conférence internationale sur le climat, la COP26, les pays européens et les États-Unis ont par exemple promis 8,5 milliards $ à l’Afrique du Sud pour que cette dernière, dépendante à hauteur de 81,4% du charbon pour son électricité, abandonne cette ressource et accélère sa transition énergétique.

Abdoullah Diop