(Agence Ecofin) - En Egypte, la majeure partie du blé importé permet aux autorités de mettre en œuvre le programme de subventions du pain profitant à plus de 60 millions de personnes. En pleines turbulences des marchés céréaliers, la principale priorité reste la pérennité des approvisionnements.
La guerre qui fait rage entre la Russie et l’Ukraine n’a que peu d’impacts sur les sources d’importation de blé de l’Egypte. Selon les données de fret relayées par Reuters, le pays des pharaons a importé entre mars et mai dernier, 1 million de tonnes de la céréale depuis la Russie, soit une hausse de 84 % par rapport à l’année dernière à la même période.
Plus globalement de janvier à mai, l’ex-URSS a fourni 1,66 million de tonnes de blé à l’Egypte. Un volume aussi en progression de 30 % d’une année à l’autre alors que les achats totaux s’inscrivent en baisse de 24 % à 3,3 millions de tonnes.
Si le dynamisme des envois de blé russe peut sembler paradoxal dans un contexte de crise mondiale, de nombreux négociants estiment que c’est d’abord le prix faible de la céréale par rapport à d’autres origines comme la France et l’Allemagne qui a soutenu les achats effectués principalement par le secteur privé.
En outre, l’industrie russe profite d’une moindre concurrence à l’export vers l’Egypte avec la baisse des envois de son principal rival sur ce marché à savoir l’Ukraine qui pâtit du blocage de ses principaux ports d’exportation.
Il faut souligner que le recours croissant de l’Egypte au blé russe vient relativiser les multiples annonces de diversification des origines effectuées par les autorités dans le sillage du déclenchement du conflit.
Selon les analystes, le chemin sera encore long pour changer les habitudes d’achat chez le premier importateur mondial qui sur les 5 dernières années a accordé une prime au blé noir et en particulier à celui russe en raison de sa proximité, de sa qualité et de ses prix compétitifs.
Dans un contexte de baisse des disponibilités à l’export de l’Ukraine et de restrictions commerciales de l’Inde, deuxième plus grand producteur de la céréale, certains observateurs prévoient même que les achats de blé russe augmentent encore fortement dans les prochains mois.
Ceci avec l’importante récolte de 80 millions de tonnes s’annonçant en 2022/2023 qui pourrait conduire les autorités à supprimer d’ici juillet, les limitations quantitatives à l’export. Espoir Olodo
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Meknès, Maroc.