(Agence Ecofin) - Au Nigeria, il faudra attendre encore longtemps avant que la centrale hydroélectrique de Mambilla apporte sa pierre à l’édifice de la réduction du déficit énergétique. Le litige avec Sunrise s’éternise en effet, avec pour corolaire un accroissement du coût pour le contribuable.
La rupture de contrat entre le gouvernement fédéral et la société nigériane Sunrise Power & Transmission Co, bloque l’avancement du projet hydroélectrique de Mambilla. La centrale de 3 050 MW aura un coût estimé à 4 milliards $. L’entreprise a porté plainte auprès de la Chambre de commerce internationale à Paris le 11 mai.
Selon son avocat, Femi Falana, elle demande au tribunal d’ordonner à l’administration du président Muhammadu Buhari de respecter l’accord conclu en mars dernier. Selon le ministre de l’Electricité, Sale Mamman, « Le gouvernement s’efforce de trouver une solution à l’amiable avec Sunrise ».
En 2020, le procureur général et ministre de la Justice du Nigeria, Abubakar Malami, a conclu deux accords avec Sunrise. Ces accords engagent le gouvernement à verser 200 millions $ à l’entreprise pour qu’elle abandonne toute réclamation relative à Mambilla. Selon le second accord signé en mars, Sunrise aurait droit à 200 millions $ supplémentaires plus les intérêts, si le gouvernement ne payait pas le montant convenu dans les 180 jours.
Le président Buhari a déclaré que son administration ne pouvait pas payer ce montant. L’argument avancé était la faiblesse des prix du pétrole qui affectait alors les revenus du pays. Selon l’avocat de Sunrise, l’entreprise n’a rien reçu « malgré les nombreux engagements des ministres concernés et la flambée des prix du pétrole ».
L’Export-Import Bank of China, qui a accepté de contribuer au financement de Mambilla, ne débloquera pas de fonds tant que la procédure judiciaire ne sera pas terminée. La centrale devait permettre d’augmenter de 12 % les 13 000 mégawatts de capacité de production d’électricité installée du pays. Le projet permettrait de fournir de l’électricité à 3 millions de foyers.
Gwladys Johnson Akinocho
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